La mission de la SDECB est de développer l’économie francophone dans la province majoritairement anglophone des rives du Pacifique. « La communauté francophone est sous-représentée ici par rapport à d’autres provinces, explique Marjorie Le Borgne, gestionnaire des communications et de projets spéciaux à la Société de développement économique de la Colombie-Britannique. Notre challenge, c’est donc de donner une voix à cette communauté en passant par l’économie. » La SDÉCB aide donc les nouveaux arrivants à trouver un emploi ou à développer leur entreprise. Depuis un an, elle intervient aussi dans les écoles francophones pour sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat et les aider dans leur choix de carrière.
Dans cette province d’une superficie plus grande que la France, beaucoup de services sont en ligne depuis la pandémie de Covid-19, ou par téléphone avec des conseillers pour l’emploi. « On crée beaucoup d’événements, comme le “Speed-Jobing”, trois fois par an, des rencontres-minute entre des employeurs et des nouveaux arrivants, détaille Mme Le Borgne. Les candidats sont “matchés” par rapport à leurs compétences et leur profil avec des employeurs. Lors d’une demi-journée, ils vont passer jusqu’à cinq entretiens de dix minutes. » Cela permet aussi aux nouveaux arrivants de se familiariser avec le marché du travail au Canada. « Ce qui change, c’est qu’il faut mettre de côté son expérience française, ajoute-t-elle, et accepter de commencer à un poste un peu plus bas parce qu’ici, ce qui compte, c’est d’avoir une première expérience canadienne. Ça peut même être quelquefois du service après-vente par téléphone. Par contre, gravir les échelons peut ensuite aller très vite, même chose si on ne fait pas l’affaire ! »
Le visa Mobilité francophone
En Colombie-Britannique, la venue des Français a toujours été valorisée. Il existe des facilités au niveau des visas de travail comme le permis vacances travail (PVT), par tirage au sort, pour les jeunes jusqu’à trente-cinq ans, ou encore le système, peu connu bien que très accessible, intitulé Mobilité francophone. Explications de Mme Le Borgne : « Un candidat qui cherche un emploi qualifié et qui a trouvé son employeur, s’il parle français sans pour autant être forcément de nationalité française, aura accès à ce visa payé par son employeur pour la durée de son contrat. Cependant, avec ce type de visa, il ne pourra travailler que pour cet employeur. S’il part, son visa restera valable jusqu’à sa date d’expiration, mais il ne pourra pas travailler pour quelqu’un d’autre. »
En Colombie-Britannique, parler français est d’ailleurs un avantage parfois… rémunéré ! Ce fut le cas pour Marjorie Le Borgne, chargée de marketing en France : « À mon arrivée à Vancouver il y a quatre ans, j’ai travaillé dans un service après-vente parce que j’avais besoin d’argent. C’était ma première expérience canadienne et parce que je parlais français, je gagnais un dollar de plus par heure que mes autres collègues qui ne parlaient qu’anglais ! » Cette expérience lui a aussi permis de parfaire sa pratique de l’anglais, essentielle ici. Le visa Mobilité francophone permet donc aux nouveaux arrivants d’obtenir cette fameuse expérience canadienne, puis de décrocher leur résidence permanente, avec un énorme dossier à présenter et qui donne la possibilité de travailler pour n’importe quel employeur pendant cinq ans renouvelables, pour ensuite accéder à la citoyenneté.