Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 30 novembre au 5 décembre

Afrique

Guinée-Conakry

La transition politique et le calendrier électoral sont au centre du dialogue inter-guinéen prévu jusqu’au 15 décembre prochain sous l’égide de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Initiés depuis le 24 novembre par la junte militaire au pouvoir, ces échanges sont cependant boycottés par les principaux partis d’opposition tels que le Front national pour la défense de la Constitution (désormais dissous), ou encore le Rassemblement du peuple de Guinée. L’opposition juge en effet insuffisante la réduction de la période de transition de 36 à 24 mois et continue d’exiger la libération de prisonniers politiques. Des manifestations en marge de cette nouvelle séquence de pourparlers (la troisième depuis le coup d’État de septembre 2021) restent possibles, avec des risques sécuritaires, à l’image des trois personnes tuées en octobre dernier lors de rassemblements non autorisés.

Mali

Les activités de toutes les ONG présentes au Mali et bénéficiant d’un financement ou d’un appui matériel ou technique de la France sont interdites par la junte au pouvoir depuis le 21 novembre dernier. Cette décision fait suite à la suspension de l’aide publique au développement (APD) à l’endroit du Mali décidée par la France fin octobre. Paris avait alors justifié cette annonce par l’ingérence du groupe paramilitaire russe Wagner dans les affaires maliennes, argument réfuté par la junte qui l’avait qualifié d’«allégations fantaisistes».

Sao Tomé-et-Principe

Une tentative de coup d’État a été déjouée dans la nuit du 24 au 25 novembre dans ce petit pays insulaire lusophone situé au large du Gabon et de la Guinée équatoriale. Quatre personnes, parmi la quinzaine d’assaillants qui ont pris d’assaut le quartier général de l’armée dans la capitale Sao Tomé, auraient été tués lors de cette offensive. Parmi elles, Arlecio Costa, désigné par les autorités locales comme le commanditaire de cette opération. Cet ancien membre du Bataillon Buffalo (groupe de mercenaires d’origine sud-africaine démantelé dans les années 1990) avait déjà participé à une tentative de coup d’Etat manquée en 2009. Le Premier ministre Patrice Trovoada a également annoncé l’arrestation de plusieurs personnalités locales, dont l’ancien président de l’Assemblée nationale, Delfim Nevès. Un renforcement des dispositifs de sécurité est à prévoir à proximité des principaux bâtiments gouvernementaux.

Afrique du Nord/Moyen-Orient

Israël

Benjamin Netanyahu, arrivé en tête des dernières législatives, a jusqu’au 11décembre prochain pour finaliser son gouvernement de coalition. Celui-ci serait pour l’heure très orienté à l’extrême droite. À l’image de l’ultranationaliste Avi Moaz qui aurait accepté un poste de vice-ministre en charge de l’«identité juive». Le leader d’un autre parti extrême droite (Otzma Yehudit), Itamar Ben Gvir, obtiendrait trois ministères : celui de la Sécurité nationale, du Negev et de la Galilée. L’actuel Premier ministre, le centriste Yaïr Lapid, fustige pour sa part la présence de telles figures politiques dans ce futur gouvernement qu’il décrit comme «une coalition insensée». Sur le terrain, un double attentat à la bombe non revendiqué a tué deux personnes le 23 novembre à Jérusalem. La Ville sainte n’en avait plus connu depuis 2016.

Amériques

Venezuela

L’accord partiel signé le 26 novembre entre le gouvernement et l’opposition en matière de protection sociale a permis un allègement de l’embargo sur le pétrole vénézuélien, imposé depuis 2019. Le géant pétrolier Chevron s’est ainsi vu autorisé par le gouvernement américain à reprendre partiellement ses activités d’extraction de pétrole dans le pays, sur fond de crise énergétique et d’isolement de la Russie après son intervention en Ukraine. La situation en interne reste néanmoins préoccupante, le Venezuela devant affronter une crise économique et humanitaire sans précédent, d’autant que les autres sanctions infligées par les États-Unis et l’Europe sont toujours en vigueur, visant notamment à provoquer le départ du président Nicolás Maduro.

Asie/Pacifique

Chine

Les vagues de contestation qui ont cours dans plusieurs mégalopoles chinoises devraient conduire à un renforcement de la présence policière et des dispositifs sécuritaires. Ce mouvement, qui reste contenu mais inédit depuis les événements du printemps 1989, est attisé par  la politique dite de «0 Covid», avec ses mesures drastiques et ses confinements récurrents. Les restrictions sanitaires ont ainsi été mises en cause dans la mort d’au moins dix personnes bloquées dans un immeuble en feu le 24 novembre à Ürümqi (capitale de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, au nord-ouest du pays), leur application stricte ayant semble-t-il entravé l’arrivée des secours. Les images télévisées de supporteurs non masqués dans les stades de la Coupe du monde de football (censurées depuis) sont aussi venu rappeler le caractère d’exception de ces restrictions globales en Chine. Plus largement, de nombreux grands centres urbains (dont Wuhan, premier épicentre de la pandémie) ont vu plusieurs centaines de manifestants réclamer la fin de la censure dans le pays.