La conférence « Erasmus+ : un levier d’attractivité, d’innovation et de développement des territoires » s’est tenue à Bordeaux le 22 novembre 2022. L’occasion de réunir plusieurs acteurs régionaux de l’éducation : la Bavière (Allemagne) était représentée par son ministre de l’éducation Maximilien Weig, la Nouvelle-Aquitaine par la conseillère régionale Nathalie Lanzi, la Sicile (Italie) par Alessia Ricci de « Study in Sicily », et la Galice (Espagne) par Carolina Casal Funcasta, formatrice au Centre de ressources et de formation de Galice.
Inclure les régions pour inclure les individus
Objectif transversal, l’inclusion fait partie des principaux enjeux de l’agence pour 2021-2027. Elle inclut l’intégration des élèves défavorisés, mais aussi celle des établissements. Selon Maximilien Weig, il faut « donner la possibilité de découvrir Erasmus aux petits établissements situés dans des régions isolées ». La Bavière a notamment mis en place un système de consortiums auxquels sont rattachées les petites structures éducatives. Cette pratique leur permet de participer au programme Erasmus+ en tant que partenaires d’une organisation plus large.
Inclure les établissements régionaux permettrait aussi d’inclure les étudiants : « le programme Erasmus permet d’aller chercher des jeunes qui n’auraient pas nécessairement accès à ce genre de mobilité » rappelle Nathalie Lanzi. La conseillère régionale de la Nouvelle Aquitaine ajoute que pour faire participer les territoires d’une « France profondément rurale » il faut pouvoir s’appuyer sur un « maillage territorial » efficace. Il est selon elle nécessaire d’établir des dialogues directs entre les régions et les agences Erasmus, indépendamment de l’État : « Il faudrait que les régions soient autonomes sur leur façon de gérer leurs fonds européens ».
« Une synergie entre les fonds Erasmus et le Fond social européen »
L’Union européenne alloue en effet des budgets régionaux pour le programme Erasmus+, à hauteur de plusieurs millions d’euros selon les projets. Pour le programme Erasmus 2021-2027, elle a consacré plus du double du budget mobilisé en 2014-2020, à savoir 26,2 milliards d’euros. Cette augmentation s’explique par une volonté d’investir dans les mobilités européennes qui, selon les objectifs de l’UE, devraient atteindre les dix millions. La Commission européenne a également sollicité le Fond social européen (FSE) dans le cadre d’une « synergie avec les fonds d’Erasmus » comme le rappelle Alessia Ricci.
Les deux entités partagent l’objectif de favoriser les mobilités des jeunes en Europe. Le FSE précise travailler en « complémentarité » avec l’agence et cibler « les personnes ne bénéficiant pas d’une mobilité dans le cadre d’Erasmus+ ». Cela implique notamment les établissements dont le projet n’a pas été validé pour débloquer les fonds d’Erasmus. Alessia Ricci s’est réjouie de l’implication du FSE qui a permis de « financer beaucoup plus d’étudiants mais aussi des projets que les fonds d’Erasmus n’auraient pas suffi à couvrir ».