Actualités internationales
Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 21 au 26 décembre
Tour d’horizon de l’actualité internationale avec notre partenaire International SOS, pour la période du 21 au 26 décembre.
Afrique
Éthiopie
Malgré l’accord de paix du 2 novembre dernier qui a permis de négocier une issue au conflit du Tigré à l’extrême nord du pays, le pays reste soumis à une forte agitation sociale, particulièrement dans l’État d’Oromia. Depuis début décembre, plus de dix mille habitants auraient déjà fui cette région administrative de l’Éthiopie, la plus grande du pays, qui s’étend de l’est au sud-ouest de son territoire. D’importantes manifestations ont lieu dans la capitale fédérale Addis-Abeba et dans plusieurs villes de l’État d’Oromia pour protester contre les troubles sécuritaires provoqués dans cette région par les affrontements entre les insurgés de l’Armée de libération oromo (OLA), les combattants de la milice amhara Fano et les forces gouvernementales. Les communautés amharas et oromos, les deux plus nombreuses au sein de la fédération éthiopienne, sont animées par des forces antagonistes depuis plusieurs siècles.
Nigeria
Les élections générales (dont la présidentielle) attendues en février prochain augurent un climat de grande tension. La Commission électorale indépendante (Inec), présente en plusieurs endroits du pays pour préparer le scrutin, a été la cible d’une cinquantaine d’attaques depuis le début de sa mission il y a deux mois. Le 12 décembre dernier, l’une de ses antennes à Owerri (État d’Imo, au sud-est du pays) a ainsi été visée par l’attaque d’un groupe armé, repoussée par la police mais causant la mort de trois assaillants. Rarement revendiquées, ces agressions sont toutefois le plus souvent imputées par les autorités au groupe séparatiste de l’Ipob (Indigenous People of Biafra) qui revendique un Etat indépendant au Biafra, au sein des provinces du Sud-Est nigérian. Le regain d’activité de ce mouvement aurait provoqué la mort d’une centaine de membres des forces de sécurité nigériane depuis le début de l’année.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Israël
La nomination du nouveau gouvernement devrait être annoncée ce 21 décembre, même si le Premier ministre Benjamin Netanyahou peut solliciter une prolongation jusqu’au 25 décembre pour ce faire. Cette liste devrait comporter plusieurs membres des mouvances ultra-orthodoxes et ultranationalistes. À l’instar de celle du 17 décembre dernier à Tel Aviv, des manifestations ont lieu pour protester contre les profils de ces futurs ministres. En cause également, un projet de loi qui permettrait d’autoriser les citoyens condamnés pénalement à occuper un poste ministériel. Cette disposition concernerait notamment Aryeh Deri, leader du parti ultraorthodoxe Shas, qui pourrait rejoindre le gouvernement de Benjamin Netanyahou malgré sa condamnation pour corruption au sein de la précédente administration. Par ailleurs, le renforcement de cette ligne politique israélienne radicale laisse craindre à ses opposants le risque de clivages toujours plus forts en interne ainsi qu’avec les communautés vivant dans les Territoires palestiniens.
Jordanie
Peu fréquentes dans le royaume hachémite, les manifestations initiées début décembre dans le gouvernorat de Ma’an (le plus grand du pays, au sud de son territoire) sont aujourd’hui étendues à l’ensemble de la Jordanie. Plusieurs secteurs professionnels ont rejoint un mouvement de désobéissance civile motivé par la hausse du coût de la vie. Le pays, qui présente un taux de chômage actuel à 23% et une dette qui s’élève à 84% du PIB, résiste mal à la crise économique mondiale et les autorités craignent une persistance de ce mouvement de grogne sociale. Un officier de police a ainsi été abattu par balles le 16 décembre par un homme non identifié lors d’une manifestation contre la hausse du coût du carburant dans le gouvernorat de Ma’an (à 200 kilomètres au sud de la capitale Amman). Le 19 décembre, selon les autorités locales, trois membres des forces de sécurité jordaniennes auraient également perdu la vie et cinq autres auraient été blessées dans une opération de « démantèlement d’une cellule terroriste ».
Tunisie
Les législatives du 17 décembre dernier ont enregistré un taux d’abstention record (91,2%), le pire depuis la révolution du Jasmin de 2011 lorsque le président Zine el-Abidine Ben Ali avait dû quitter le pouvoir. Ce score fait aussi figure de nouveau discrédit pour l’actuel chef d’État, Kaïs Saïed, qui cumule les pouvoirs exécutifs et législatifs depuis son élection en octobre 2019 et qui vient d’échouer à sécuriser un prêt de deux milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international (FMI). Appelé à la démission par l’opposition, cette dernière souffre néanmoins de sa division pour bâtir une alternative cohérente à court terme.
Amériques
Pérou
Près de deux semaines après la destitution et l’arrestation du président Pedro Castillo, la crise socio-politique qui secoue le Pérou a déjà causé la mort de 24 personnes, quelque 600 autres étant blessées dans le cadre de ces violents mouvements de contestation. Si l’actuel gouvernement considère que le pays est en « bonne voie » en raison d’une accalmie relative observée dans les villes d’Arequipa et Cuzco, les troubles demeurent dans le sud du Pérou qui connaît d’importants barrages routiers. Dans les villes d’Ayacucho, Andahuaylas et Huipocas, les forces de l’ordre ont même fait usage de tirs à balles réelles pour contenir les mouvements de foule. Par ailleurs, le projet de loi présenté par la nouvelle présidente Dina Boularte, tendant à avancer la date des prochaines élections générales, vient d’être rejeté par le Congrès.
Asie/Pacifique
Indonésie
La province de Papouasie occidentale, à l’est de l’archipel indonésien, est en proie à d’importants troubles sécuritaires. Les 13 décembre, les combattants du « Groupe armé criminel » (KKP), qui font partie de la mouvance indépendantiste, ont ouvert le feu et lancé des cocktails Molotov sur des membres des forces de sécurité indonésiennes sur les îles Yapen, au sein de cette province. Un civil a été tué en cette circonstance. Une employée de banque a perdu la vie le même jour dans la ville de Puncak, suite aussi à une offensive du KKP. La présence de l’armée indonésienne est également renforcée depuis le 19 décembre, date anniversaire de l’opération militaire Trikora lancée en 1961-1962 pour intégrer cette province de Papouasie occidentale à l’Indonésie. Cette annexion est toujours considérée comme une forme de colonisation par l’opposition papoue et la commémoration de cet événement donne régulièrement lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre.
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