Afrique
Bénin
Les législatives du 8 janvier seront suivies avec attention compte tenu des scènes de violences qui avaient entouré le précédent scrutin en avril 2019. En marge de la présidentielle d’avril 2021 – qui s’était soldée par la réélection de Patrice Talon, en poste depuis 2016 – deux manifestants avaient aussi perdu la vie. Cette nouvelle élection législative va mettre aux prises sept partis politiques, mais seulement trois issus de l’opposition. Le dispositif de sécurité national devrait être renforcé lors de ce scrutin et il est conseillé de se tenir à distance des rassemblements, notamment dans la capitale Porto-Novo et dans les villes de Cotonou et Parakou.
République démocratique du Congo
Les négociations de paix entre les différents acteurs régionaux impliqués dans l’insécurité qui règne dans la région du Nord-Kivu semblent produire quelques effets sensibles. Ainsi, les insurgés du groupe M23, soutenus par le Rwanda voisin, ont annoncé s’être retirés de plusieurs positions stratégiques près de la ville de Kibumba, initialement perçues comme prémices à l’encerclement de Goma, la capitale de cette province du Nord-Kivu. Pour autant, la présence des insurgés dans la région reste patente, comme en témoigne les heurts quotidiens avec les milices locales, facteurs d’insécurité constante dans cette région de l’est de la RDC.
Amériques
Brésil
Les dispositifs de sécurité seront à nouveau renforcés cette semaine en plusieurs endroits du pays, dans la continuité de l’intronisation du président Luiz Inácio « Lula » da Silva le 1er janvier dernier. Quelque huit mille forces de l’ordre supplémentaires ont été mobilisées le jour de cette passation de pouvoir, après plusieurs alertes sécuritaires – heurts aux abords d’un bureau de la police fédérale et interception d’un engin explosif dans un véhicule sur la route d’accès à l’aéroport international. La survenue d’autres actes isolés, notamment aux abords des lieux publics, ne peut être écartée dans les jours à venir en raison de la grande polarisation de la société brésilienne, confirmée lors de la dernière présidentielle.
Pérou
L’instabilité politique et sociale qui a suivi la destitution puis la mise en détention du président Pedro Castillo (après qu’il eut tenté de dissoudre le Congrès par décret) reste prégnante dans le sud du pays. La contestation populaire est notamment centrée sur la demande de fermeture du Congrès et la démission de la présidente Dina Boluarte. Un mouvement de grève illimité à partir du 4 janvier a été relayé par les dirigeants des départements et régions d’Apurímac, Arequipa, Ayacucho, Cuzco, Madre de Dios, Moquegua et Puno. Ce mouvement pourrait à nouveau se traduire par des marches dans les grands centres urbains et des barrages routiers sur les principales artères péruviennes.
Asie/Pacifique
Myanmar
Le Jour de l’indépendance, qui commémore l’affranchissement de la tutelle britannique en 1948, aura lieu comme tous les ans ce 4 janvier. Une journée à risque, presque deux ans après le coup d’État militaire du 1er février 2021 et moins d’une semaine après la condamnation de l’ex-dirigeante Aung San Suu Kyi à sept années de prison supplémentaires, portant sa peine à trente-trois ans de détention. En marge des événements officiels organisés dans la capitale Naypyidaw, à Rangoun et Mandalay, des mouvements d’opposition à la junte sont à anticiper, avec des risques de violences.
Pakistan
Le parti d’opposition du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) va fédérer plusieurs mouvements de contestation dans les deux semaines à venir. Son leader, l’ancien Premier ministre Imran Khan (d’août 2018 à avril 2022), devrait participer à ces manifestations prévues dans de nombreux centres urbains de la province du Pendjab, à Lahore, Sialkot, Gujranwala, Faisalabad, Rawalpindi, ou encore Multan. La prudence reste de mise au sein de tels rassemblements. Pour rappel, lors d’une manifestation similaire le 28 octobre dernier, un homme a ouvert le feu, tuant une personne et blessant onze participants dont l’ancien Premier ministre.
Europe/Communauté des États indépendants (CEI)
Arménie/Azerbaïdjan
La situation sécuritaire reste instable dans les zones frontalières entre ces deux nations, deux ans après le fragile cessez-le-feu signé au terme de la deuxième guerre du Haut-Karabagh. De fait, aucun accord de paix n’a été signé à ce jour entre les deux protagonistes en dépit des pourparlers toujours en cours. En outre, de régulières tentatives d’intimidation sont relevées de part et d’autre. La tension demeure aussi autour du corridor de Latchine, seule voie de communication entre l’Arménie et les quelques territoires du Haut-Karabagh qui restent sous son contrôle dans le cadre du cessez-le-feu de novembre 2020. Cette route est actuellement bloquée par des manifestants écologistes azéris qu’Erevan accuse d’agir sur les ordres de Bakou. En conséquence, quelque 120 000 Arméniens sont isolés dans cette enclave depuis le 12 décembre, avec des besoins humanitaires de plus en plus pressants.
Ukraine
La capitale Kiev et sept autres régions ukrainiennes ont été touchées dans la nuit du nouvel an par 45 drones kamikazes fabriqués en Iran (les Shahed-136). Quatre personnes ont été tuées par ces frappes. Le lendemain, plusieurs séries de drones se sont à nouveau abattues sur la capitale et dans la région de Zaporijia, dans la moitié sud du pays. Selon les prévisions de l’état-major ukrainien, d’autres vagues d’attaques russes sont à prévoir dans les oblasts (régions administratives) de Kiev et de Tchernihiv (au nord-est) au cours du mois de février, signe d’un prolongement du conflit dans le temps.