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Selon Jean Michel Lhomme, créateur d’un podcast sur le Québec, « En tant qu’étranger, on peut réellement devenir Québécois »

Parti s’installer au Québec avec toute sa famille en pleine pandémie de Covid-19, Jean-Michel Lhomme a décidé en février 2021 de lancer un podcast pour parler des défis de l’expatriation et des différences culturelles dans cette région francophone du Canada.

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Selon Jean Michel Lhomme, créateur d’un podcast sur le Québec, « En tant qu’étranger, on peut réellement devenir Québécois »

Français à l’étranger : Vous avez créé le podcast “Fais-tu frette” il y a un an. Quel est le concept? 

Jean Michel Lhomme : « Fais-tu frette ?» veut dire « est-ce qu’il fait froid ? » en québécois. C’est toujours la première question qu’on me pose quand je dis que je suis expatrié au Québec et cette expression m’a toujours amusé c’est pour ça que j’ai voulu donner ce nom à mon podcast. Ce podcast, je l’ai créé pour montrer combien le Québec est riche et dense. Pour une raison que je ne m’explique pas, en tant que Français avoir l’impression de bien connaître le Québec. Moi-même avant d’emménager ici, j’avais conscience de quelques différences entre nos deux cultures, mais je n’imaginais que ce serait aussi frappant. 

La perception que l’on peut avoir en tant que touriste n’a rien à voir avec celle qu’on a en tant que résident. Je dis souvent que je ne suis pas venu au Québec pour le Québec, mais pour les Québécois. Ils sont accueillants et bienveillants. Le Québecois n’est pas un Français d’ailleurs, ni un américain perdu. Il a sa propre identité, et c’est cela que j’avais envie de creuser avec mon podcast.

Français à l’étranger : Comment développez-vous cette identité québécoise dans vos épisodes ?

Jean Michel Lhomme : Je suis passé par deux phases. J’ai commencé par préparer des thèmes que je voulais traiter et je réfléchissais ensuite aux personnes à interroger. Cela fait partie des différences culturelles: ici les gens sont beaucoup plus accessibles qu’en France. Lors de cette première phase, j’ai rencontré des personnalités incroyables, et même si je n’avais que trois personnes qui m’écoutaient, la seule richesse de ces rencontres a rendu cette expérience inestimable. J’ai interviewé par exemple Kim Thuy, une autrice qui a fui le Vietnam pour s’installer au Québec. Elle représente complètement la culture québécoise d’aujourd’hui et montre combien il est facile de s’intégrer ici: en tant qu’étranger, on peut réellement devenir Québécois. À partir du milieu de la saison 2, j’ai fait évoluer le format : je n’avais plus d’idées de sujets, mais encore plein d’intervenants potentiels. Aujourd’hui, je contacte des personnes représentatives du Québec et j’axe mes interviews sur leurs parcours. J’en suis au 52ème épisode, et je ne vois pas encore la fin. 

Français à l’étranger : Connaissez-vous vos auditeurs ? 

Jean Michel Lhomme : Ce podcast, je l’ai créé initialement pour les personnes qui s’intéressent au Québec. Mais je me suis vite rendu compte que mes auditeurs sont autant des Français qui envisagent de s’expatrier, que des Français déjà installés ici. À ma grande surprise, certains Québécois m’écoutent aussi pour s’amuser. Mon premier retour d’auditeur c’était Mario, un chauffeur de bus: il écoute mon podcast en conduisant et ça le fait beaucoup rire de découvrir ce regard français sur le Québec. Aujourd’hui, je totalise environ 35 000 écoutes, pour 52 épisodes.  Je pense que mon podcast peut rassurer, aider les gens qui pensent s’installer au Québec. Partir à l’étranger, c’est partir à l’inconnu. En écoutant mon podcast j’espère que les auditeurs peuvent mieux appréhender cet inconnu. 

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