Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 11 au 16 janvier

Afrique

Burkina Faso

Illustration des relations diplomatiques tendues entre Paris et Ouagadougou, les autorités burkinabées ont demandé au Quai d’Orsay, le 2 janvier dernier, le remplacement de l’ambassadeur de France et son départ dans les meilleurs délais. Le motif de cette demande n’a pas été précisé par le pouvoir burkinabé. Au-delà, c’est la présence française qui demeure sous le feu des critiques, un ressentiment qui s’étend au sein de la bande sahélienne. Au Burkina, le coup d’État de septembre 2022 a amplifié cette  défiance à l’endroit de la France, avec notamment des manifestations et des départs de feux devant l’ambassade et l’Institut français à Bobo-Dioulasso, capitale économique et deuxième ville du pays. De surcroît, à l’instar du Mali, le Burkina opère un clair rapprochement avec la Russie. Les rumeurs faisant état d’une présence accrue du groupe paramilitaire Wagner semblent illustrer ce virage stratégique. Dans ce contexte, il est conseillé aux résidents français ou voyageurs d’affaires de faire preuve de prudence dans leurs contacts, y compris sur les réseaux sociaux.

Afrique du Nord/Moyen-Orient

Iran

En marge de la terrible répression qui sévit en Iran contre les manifestants qui réclament une réforme du régime et de la Constitution, le pouvoir des mollahs et certains de leurs partisans s’indignent contre les dernières caricatures du guide suprême iranien Ali Khamenei publiées la semaine passée par le journal Charlie Hebdo. Quelques dizaines de personnes se sont réunies pour l’occasion à Qom et à Téhéran devant l’ambassade de France, brûlant des drapeaux français et scandant des slogans pour dénoncer « l’hostilité de la France ». Le surlendemain de la parution des caricatures de son leader, le 5 janvier, le pouvoir iranien a en outre décidé de fermer l’Institut français de recherche en Iran (Ifri).

Israël et Territoires palestiniens

Ministre de la Sécurité d’un gouvernement ultraconservateur, Itamar Ben-Gvi, s’est rendu le 3 janvier sur l’esplanade des mosquées de Jérusalem pour y visiter le mont du Temple (proche de la  mosquée Al-Aqsa), lieu régulier de tensions entre juifs et musulmans. Le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a qualifié cette visite de « raid contre la mosquée Al-Aqsa », le porte-parole du Hamas considérant pour sa part que la « poursuite de tels comportement pourrait amener à un affrontement majeur ». Cet incident est à resituer dans le contexte de l’avènement du nouveau gouvernement israélien, constitué de membres ayant affirmé leurs positions résolument antipalestiniennes.

Amériques

Brésil

Quelque quatre cents partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro ont été interpellés dans la capitale Brasilia après leur envahissement du Congrès, du Palais présidentiel et de la Cour suprême dans la journée du dimanche 8 janvier. En conséquence, le dispositif sécuritaire a été très renforcé dans le pays, particulièrement dans la capitale. Si la situation semble aujourd’hui sous contrôle, de nouveaux rassemblements aux abords des bâtiments officiels ne sont pas à exclure dans les prochains jours.

Mexique

L’interpellation d’un baron de la drogue le 5 janvier dernier a engendré des scènes de chaos à Culiacán, la plus grande ville de l’État de Sinaloa (ouest du pays, sur le littoral du golfe de Californie). L’homme en question, Ovidio « El Raton » Guzmán López, est le chef de la faction Los Menores au sein du cartel de Sinaloa. Il est aussi le fils de Joaquín El Chapo Guzmán Loera, autre célèbre narcotrafiquant emprisonné à vie aux Etats-Unis.

Les échanges de tirs qui ont suivi l’arrestation du narcotrafiquant, entre l’armée, la garde nationale et des hommes armés affiliés au cartel ont fait au moins 29 morts et 25 blessés. De nouvelles actions de représailles contre les forces de l’ordre ne sont pas à exclure dans l’État de Sinaloa, mais aussi dans les régions voisines de Chihuahua, Durango, Nayarit et Sonora.

Asie/Pacifique

Chine

La visite d’une délégation américaine à Taïwan du 14 au 17 janvier dans le cadre de négociations commerciales risque de provoquer de nouvelles tensions entre Washington et Pékin, presque six mois après la venue controversée sur l’île de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi. Les manœuvres militaires chinoises au large de Taïwan ont en effet doublé en 2022 comparativement à l’année précédente, avec des moyens engagés toujours plus importants. Pour rappel, le 7 janvier 2022, 16 appareils de combat chinois avaient investi l’espace aérien taïwanais suite à la présence d’un groupe aéronaval américain croisant dans le détroit de Formose.

Europe/Communauté des États indépendants (CEI)

République tchèque

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu les 13 et 14 janvier janvier, le second se déroulera quant à lui les 27 et 28 janvier. Les trois candidats qui peuvent briguer la magistrature suprême présentent des profils très différents. L’ancien Premier ministre Andrej Babiš, qui a dirigé le gouvernement entre décembre 2017 et décembre 2021, vient d’être acquitté le 9 janvier au terme d’un procès pour fraude aux subventions européennes. Il reste néanmoins le principal favori pour succéder à l’actuel président Milos Zeman. Petr Pavel, ancien chef d’État-major de l’armée tchèque et président du comité militaire de l’Otan semble son premier rival selon les derniers sondages. À moins que Danuše Nerudová, économiste et résolument pro-occidentale, ne vienne rebattre les carte d’un scrutin qui s’annonce serré. Cette élection est également à resituer dans le contexte de la guerre en Ukraine. Selon un sondage récent, un tiers des Tchèques critiqueraient la défiance des autorités tchèques face à la Russie.