Le « discours anti-français » prend de l’ampleur « dans certains pays d’Afrique de l’Ouest ». Voilà le constat du ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Dans une réponse adressée le 29 décembre 2022 à la sénatrice des Français établis hors de France Évelyne Renaud-Garabedian qui l’interrogeait sur une éventuelle « évolution de l’approche des relations diplomatiques avec les pays concernés », le ministère pointe du doigt plusieurs responsables. Il évoque des discours « souvent associés à des campagnes de désinformation, orchestrées par certains compétiteurs stratégiques et leurs relais locaux, mais également par certaines juntes militaires ».
Selon lui, les conséquences de ces « manipulations de l’information » peuvent être graves. Il cite ainsi les manifestations du 1er octobre et 18 novembre derniers au Burkina Faso, lors desquelles l’ambassade de France et l’Institut français ont été respectivement pris pour cible à Ouagadougou, la capitale, et Bobo Dioulasso.
Une communication « renforcée » à l’égard de la jeunesse africaine
« La lutte contre la désinformation est désormais une priorité », assure le Quai d’Orsay. Pour ce faire, les équipes travaillant sur ces sujets ont été renforcées et l’institution s’efforce « de démentir les fausses informations, quand c’est pertinent ». Elle dit aussi travailler avec des réseaux de « fact-checker » -des journalistes et influenceurs présents en Afrique- pour « rétablir les faits ».
« Nous avons renforcé notre communication à l’égard de l’Afrique, en particulier de la jeunesse », précise aussi le ministère : « Il s’agit de mieux expliquer la réalité des relations entre la France et le continent aujourd’hui : nos partenariats d’égal à égal, respectueux de la souveraineté de chacun, nos liens humains étroits, nos projets de développement, nos initiatives en faveur de la jeunesse, de la société civile, des industries culturelles et créatives ou encore du sport. » Il évoque enfin la nomination en août 2022 d’Anne-Sophie Ave au poste d’ambassadrice chargée de la diplomatie publique en Afrique. Cette nomination doit permettre d’améliorer la communication du Quai d’Orsay à l’égard du continent africain.