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FranceInfo, Français du monde. «Retraites : ce que vaut (vraiment) le système néerlandais» 

Souvent montré en exemple comme l’un des meilleurs au monde, le régime de retraite des Pays-Bas propose un revenu de base, même pour ceux qui n’ont jamais travaillé, mais aussi une part de la pension indexée sur les marchés boursiers, comme l’explique cette Française.

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FranceInfo, Français du monde. «Retraites : ce que vaut (vraiment) le système néerlandais» 

Marie-Christine Kok Escalle a 75 ans. Historienne à l’Université d’Ultrecht, pendant 35 ans, la Française est aujourd’hui à la retraite. Aux Pays-Bas, 17 millions d’habitants, le système repose essentiellement sur deux piliers, l’un par répartition, l’autre par capitalisation, une partie complémentaire qui fluctue en fonction des marchés boursiers. Pour la première fois depuis longtemps, elle a augmenté de 12% cette année. La différence avec le système français, c’est la mentalité, assure l’ancienne historienne : « Il y a un capital de retraite. La retraite est considérée ici comme un salaire différé. Quand on travaille, on cotise pour une retraite. On donne 20% de son salaire à un fonds de pension et on retire cet argent au moment où on passe à la retraite. Et on n’est pas dépendant de l’Etat pour ça. Donc, ce ne sont pas ceux qui payent une cotisation aujourd’hui qui payent pour les retraités, c’est le retraité qui a cotisé et qui a fait développer son argent, grâce aux fonds de pension et qui reçoit l’argent à la suite. »

Ces fonds de pension disposent d’un pot commun de 1 500 milliards d’euros, soit près de deux fois le PIB des Pays-Bas. Par ailleurs, un revenu de base, indexé sur le salaire minimum, est également versé par l’État :   « C’est la retraite par répartition, qui est une contribution à ce système de tous les gens qui travaillent. C’est ce qu’on appelle la retraite légale, qui est payée par les cotisations de tous les travailleurs. »

Une mentalité entrepreneuriale

Pour un étranger, il faut toutefois avoir vécu au moins 50 ans aux Pays-Bas, pour y prétendre. En dessous, on la perçoit au prorata du nombre d’années passées. Ici, détaille la Française, pas de débat sur l’âge de départ, puisqu’il est lié à l’espérance de vie, qui augmente depuis plusieurs années. « On était à 65 ans, maintenant on est à 66 ans et dix mois, et en 2024, on sera à 67 ans. Et ensuite, chaque année, il y aura encore huit mois supplémentaires pour pouvoir accéder à cette retraite légale. On vit plus longtemps, donc on doit travailler plus longtemps. Et c’est normal qu’à 65 ans on soit encore en bon état. Il y a une mentalité beaucoup plus entrepreneuriale. »

Marie-Christine Kok Escalle promet aussi que le système néerlandais tient davantage compte de la pénibilité des emplois : « Il y a une façon de proposer des postes adaptés aux gens en fonction des difficultés, en fonction de leur âge. Donc c’est possible. Si on ne peut plus faire de cours parce qu’on est trop fatigué, on va faire l’accompagnement des élèves. »

L’Etat néerlandais encourage enfin les investissements individuels, en vue de la retraite, grâce à des mesures de défiscalisation. Au final, ce régime mixte s’équilibre et limite les risques. Selon le cabinet américain Mercer, spécialisé dans le conseil en ressources humaines, santé et prévoyance, les Pays-Bas arrivent cette année à la 2e position du classement des systèmes de retraite les plus performants et viables dans le monde, derrière l’Islande et devant le Danemark. Lire et écouter la chronique ici

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