« Pour garantir le niveau des pensions sans augmenter les impôts, il faudra travailler progressivement plus longtemps » déclarait la Première ministre Elisabeth Borne lors d’une conférence de presse le 10 janvier 2023. En France comme à l’étranger, beaucoup de Français s’opposent au projet de loi qui vise notamment à reculer l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Ce texte doit être examiné par les députés à partir du 6 février 2023. Que pourrait-il changer pour les Français établis hors de France ?
Quelles conditions aujourd’hui pour prendre sa retraite en tant que Français de l’étranger ?
Pour établir le salaire annuel moyen, le système actuel ne prend en compte que les « 25 meilleures années ». Ces périodes de travail sont comptabilisées lorsqu’elles ont été effectuées dans un autre pays de l’Union européenne. La France a également passé des accords avec d’autres États, comme le Japon ou Israël.
Mais pour les pays avec lesquels il n’existe pas d’accord, les périodes de travail à l’étranger ne sont pas comptabilisées. La retraite française est alors calculée sur les périodes travaillées en France. Néanmoins, les Français peuvent parfois – selon les différentes législations – recevoir une pension de leur État de résidence. Pour en savoir plus sur les conditions de retraite des Français à l’étranger en fonction des pays, rendez-vous sur le site du Cleiss.
Ce qui pourrait changer pour les Français de l’étranger
Organe créé en 2000 pour étudier la question de la retraite en France, le Conseil d’orientation des retraites affirme que « les Français(es) aux carrières courtes et / ou aux carrières hachées sont déjà touché(es) par un mode de calcul inéquitable, notamment les femmes et les citoyen(nes) français(es) de l’étranger ».
Les représentants des Français établis hors de France qui siègent dans l’opposition abondent dans ce sens. Selon plusieurs d’entre eux, la réforme des retraites est illégitime car elle pénalise les carrières exercées en dehors de la métropole. Hélène Conway-Mouret, sénatrice (PS) dénonce sur le projet de loi qui « invisibilise et précarise encore un peu plus nos compatriotes de l’étranger ». La sénatrice Mélanie Vogel (EELV) se mobilise également « on est là, on va gagner », martèle-t-elle sur Twitter invitant les Français à manifester.