En 2022, le déficit de la balance des biens est « extrêmement important » puisqu’il a « plus que doublé » : voilà ce qu’a notamment annoncé Olivier Becht lors de la présentation des chiffres du commerce extérieur, ce 7 février 2023. Ce déficit atteint ainsi 164 milliards d’euros en 2022, contre 85 en 2021.
Le ministre chargé du Commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger justifie en grande partie ce chiffre par la hausse des prix de l’énergie : « 86% [du déficit] est imputable à la balance énergétique ». Selon le gouvernement, les importations de gaz ont en effet augmenté de 248% en 2022 en raison du conflit en Ukraine. Alors que la facture énergétique atteignait 45 milliards d’euros en 2021, elle est montée jusqu’à 115 milliards en 2022.
L’enjeu du « déficit structurel »
Au-delà de cette facture énergétique, il existe un « déficit structurel qui, malheureusement, se maintient », note par ailleurs Olivier Becht. Pointant du doigt « 25 ans de désindustrialisation qui se paient très cher » et « nous obligent à avoir recours à des importations », le ministre délégué se dit davantage préoccupé par ce déficit structurel que par les aspects conjoncturels, amenés à se résorber.
Pour le combler, le gouvernement mène donc une politique de réindustrialisation depuis cinq ans, intensifiée par le plan France 2030. À ce sujet, Olivier Becht dresse un constat « encourageant ». D’abord, la France crée aujourd’hui plus d’emplois industriels qu’elle n’en détruit. Ensuite, les sites industriels qui ouvrent sont désormais plus nombreux que les sites qui ferment sur le territoire national.
Accompagner les PME à l’export
Le ministre délégué juge par ailleurs que la France dispose d’un atout majeur : son dynamique tissu exportateur composé, au troisième trimestre 2022, de 144 400 entreprises exportatrices. Seule ombre noire au tableau : les PME qui « ne représentent que 13% des exports » et ce sont ces entreprises que le gouvernement souhaite davantage accompagner. Selon Olivier Becht, des annonces seront faites dans les semaines à venir en lien avec la Team France Export.
Autre atout qui pourrait permettre à la France de réduire à l’avenir son déficit commercial : pour la troisième année consécutive, l’Hexagone reste « la première terre d’investissements étrangers en Europe », avec un total de 1222 projets recensés (+24%) contre 993 au Royaume-Uni (+2%) et 841 en Allemagne (-10%). Enfin, le ministre tempère le lourd déficit de la balance des biens en valorisant les « excédents records » pour la balance des services (+50 milliards d’euros contre 36 milliards en 2021- et des revenus (+31 milliards d’euros).
>> Exportations : quels secteurs s’en sortent le mieux ?
En dépit de la tendance générale, plusieurs secteurs d’activités dégagent des excédents à l’exportation en 2022 : +23 milliards d’euros pour l’aéronautique et le spatial ; +15 milliards pour les parfums et cosmétiques ; +16 milliards pour les boissons ; +3 milliards pour l’industrie pharmaceutique. Le ministre délégué précise par ailleurs que les exportations automobiles retrouvent leur d’avant-crise puisqu’elles atteignent 97% de leur niveau d’export de 2019. Les exportations de produits agricoles progressent aussi fortement : +37%, pour atteindre les 21 milliards d’euros.