Située à six heures de décalage horaire de la France, Miami (Floride) bénéficie d’un hub aérien tourné vers les deux Amériques, de conditions fiscales avantageuses -comme l’absence de taxes d’État sur les revenus ou une TVA et des charges patronales bien moins élevées que dans d’autres métropoles de la côte est- ainsi que d’un climat agréable. Ces dernière année, elle a conquis un certain nombre d’entrepreneurs français, mais pas forcément ceux du monde de la tech.
En 2020, lorsque la ville obtient le label French Tech après de nombreuses initiatives qui n’avaient pas abouties, le recensement est de ces entrepreneurs de la tech est encore compliqué. Aujourd’hui, « nous sommes 150 à nous voir régulièrement lors d’événements comme les French Tech Tuesday, où l’on vient pour réseauter et pitcher son projet » confie Stanislas Coignard, le président du chapitre floridien. Objectif : “Attirer des talents et des capitaux français vers Miami, et inversement !”
Les « French Tech capital days »
Avec d’autres bénévoles, il gère cette communauté dont le label, comme pour les huit autres existants aux USA (Los Angeles, San Francisco, New York, Atlanta, Raleigh, Austin, Boston et Houston), est appelé à être renouvelé tous les trois ans. Cette labellisation a ainsi été prolongée début février pour la période allant de 2023 à 2025 et il y a désormais 67 communautés French Tech à l’international, présentes dans 52 pays.
Mais c’est bien à Miami qu’aura lieu, les 18 et 19 avril prochains, la seconde édition des French Tech capital days, grand raout du réseau nord-américain de la French Tech America qui avait déjà eu un petit succès en 2021. Cette fois encore, chacune des communautés pourra envoyer ses startuppers les plus prometteurs -à condition qu’ils génèrent déjà des revenus- tout en étant attentive au respect de la présence de 40% de femmes entrepreneures. « Nous avons aussi un partenariat avec la métropole Aix-Marseille-Provence et France Digital qui vont sélectionner des entrepreneurs. Dix lauréats seront choisis après leur pitch ! », ajoute Stanislas Coignard.
« Une reprise plus rapide par rapport à New York et la Californie »
Depuis la fin de la pandémie, Miami s’affiche comme une nouvelle destination pour implanter sa start-up. « Assez rapidement, l’État de Floride a pris le pari d’arrêter le confinement, le port du masque et de ne rien forcer sur la vaccination. Ce qui a permis une reprise plus rapide par rapport à New York et la Californie », détaille le président de la French Tech Miami.
« En 18 mois, Francis Suarez, le maire de Miami a voulu en faire ‘la capitale des capitaux’ et a aussi réussi à inciter les startuppers, les grosses entreprises de la tech et les VC (fonds Venture Capital, ndlr) à s’installer dans la ville. Il a même intégré une VC en résidence (Melissa Krinzman de Krillion Ventures, ndlr) pour mieux connecter la communauté. Bientôt, il y aura même une ‘rue de la tech’ dans Downtown, fondée par Moishe Mana, un entrepreneur qui va notamment héberger les French Tech Capital Days. »
Des opportunités malgré l’augmentation du coût de la vie
Ce dynamisme de Miami autour du monde de la tech donne chaque année naissance à de nombreuses opportunités dans des secteurs voisins : la fintech avec l’accueil de la prochaine Bitcoin conference (18 au 20 mai), la santé -du fait de la présence de nombreux retraités en Floride-, le tourisme ou encore l’écologie.
« Seul bémol : il est devenu plus compliqué et plus cher de s’y installer. Avec 300 000 nouveaux habitants qui emménagent à Miami chaque année depuis trois ans, le prix de l’immobilier à l’achat ou à la location a doublé », prévient Stanislas Coignard qui est aussi à la tête de Fast Forward, un accélérateur dédié aux startuppers français pour les aider à passer des phases critiques avant leur première levée de fonds. « Une assurance santé pour une famille de quatre personnes coûte par exemple 25 000 dollars à l’année. Il y a des moyens de le défiscaliser mais encore faut-il avoir des revenus. Il faut être vigilant sur le niveau de vie sur place, qui, si on ne budgète pas, peut être la source d’un retour en France non désiré. »