Vie pratique
Grossesse et naissance à l’étranger : bien se faire accompagner
Barrière de la langue, contraintes familiales et financières, isolement… Vivre une grossesse et une naissance à l’étranger peut constituer un défi supplémentaire lorsque l’on vit à l’étranger. Selon Marion Daron et Marie Melki, fondatrices de « Naissances nomades », un accompagnement adapté permettrait aux femmes d’accoucher dans les meilleures conditions, quelles que soient leurs contraintes.
« Quand on rentre en France, on a l’impression d’être atypiques, de ne pas cocher les cases. Les gens ne comprennent pas qu’on ait pu faire des échographies dans trois endroits différents. Pourtant c’est possible ». Selon Marion Daron, sage-femme établie au Congo et mère de cinq enfants, la grossesse en tant qu’expatriée ouvre la voie à une infinité d’alternatives pour les projets de naissance. Malgré le nombre de défis que représente la maternité à l’étranger, un accompagnement adéquat permet de profiter pleinement de ce moment « unique, magique et bouleversant ».
Un accompagnement « indispensable »
C’est la raison pour laquelle elle a lancé son projet « Naissances nomades » avec sa collaboratrice et amie Marie Melki, afin d’étendre son activité et de permettre un suivi plus complet et régulier, adapté aux femmes expatriées. De fait, depuis la pandémie de covid-19, le ministère de la Santé et de la prévention a insisté sur la dimension « indispensable » d’un accompagnement continu par une sage-femme, même à distance.
« On veut pouvoir proposer des consultations complémentaires avec une sage-femme (…) mais aussi mettre en relation avec d’autres spécialistes sur toutes les thématiques qui tournent autour de la maternité », précise Marie Melki. « Les femmes enceintes ont des examens à réaliser régulièrement, un suivi dentaire… Et elles n’ont pas forcément toutes ces informations-là ».
Choisir son accouchement
En 2021, les naissances d’enfants français à l’étranger représentaient 2,5% des naissances totales selon l’Insee. Mais pour Marion Daron, « la plupart des femmes rentrent en France pour accoucher et y passent un peu de temps en post-partum ». Selon les pays de résidence, l’accouchement sur place peut s’avérer compliqué en raison des conditions sanitaires, des services de santé et des pratiques médicales, notamment le recours aux césariennes.
Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié en 2018, « le taux de césariennes n’a cessé d’augmenter ces dernières années » même si cette pratique « ne montre pas nécessairement de bénéfice maternel ou périnatal ». Mais selon Marion Daron, ce recours fréquent à l’opération n’est pas une fatalité. Après son troisième accouchement, dans une clinique en Afrique du Sud où la césarienne est très répandue, la sage-femme a réalisé qu’avec l’accompagnement nécessaire et les bonnes informations, il lui était aussi possible d’accoucher par voie basse.
Trouver la formule adaptée
Selon elle, les besoins peuvent aussi varier d’une grossesse à l’autre : « cela peut évoluer en fonction des contraintes et des circonstances familiales ». Pour son dernier accouchement, la sage-femme -qui aurait pu choisir de rentrer en France- a préféré éviter de se déplacer avec toute sa famille et donner naissance à son cinquième enfant au Congo.
Pour trouver un accompagnement adapté à ses besoins, il peut être intéressant de se tourner vers le milieu associatif dans son pays de résidence ou d’accouchement. « Quand j’ai accouché en Grèce, j’ai contacté une sage-femme sur place en faisant des recherches sur Internet, et j’ai eu la chance de trouver une association physiologique » explique Marie Melki. « Selon les pays, on peut aussi se renseigner auprès des consulats qui donnent accès à un annuaire ou une liste de médecins francophones ». Les deux fondatrices de Naissances nomades envisagent de répertorier tous ces contacts sur leur plateforme, en plus des séances de conseils à distance qu’elles proposeront pour assurer un suivi complet.
> > Comment déclarer son enfant français né à l’étranger ?
Une Française de l’étranger qui accouche dans son pays de résidence doit déclarer son enfant à l’état civil français dans un consulat. Selon le pays, il peut y avoir un délai de 15 à 30 jours. Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères précise que certains États demandent également que l’enfant soit déclaré à l’état civil local, auquel cas il faut disposer d’un acte de naissance traduit. La demande peut s’effectuer par voie dématérialisée auprès du ministère de l’Europe et des affaires étrangères.
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