Selon une étude de la Dares publiée en novembre dernier, 390 accords collectifs portant sur le télétravail ont été signés en 2017 contre 4070 en 2021, « soit dix fois plus en seulement quatre ans » . Ces accords concernent-ils aussi les stages ? En France, rien ne l’interdit mais avant de signer, il faut demander l’autorisation à son école, définir ces conditions de travail, etc. Or, certaines écoles peuvent se montrer réticentes.
Selon Sophie Lanoë, conseillère chez Emisphère -une association qui accompagne les acteurs culturels dans leurs projets- certains établissements « refusent que leurs élèves effectuent des stages à distance » par peur que ces derniers se retrouvent livrés à eux-mêmes. Pourtant, elle assure le contraire. Avec ses stagiaires qu’elle recrute à distance depuis 2015 -y compris à l’étranger-, elle explique être « connectée toute la journée via Whatsapp » et rester joignable en permanence. « Beaucoup imaginent qu’on ne fait rien lorsqu’on travaille à distance alors que cela responsabilise davantage le collaborateur », juge-t-elle.
« On vit le soir là où on a travaillé la journée»
Cet avis est partagé par Meiline. Étudiante en deuxième année de master marketing, elle effectue depuis la France un stage de six mois dans l’entreprise luxembourgeoise Home & Design. Lorsque sa responsable lui a annoncé que le stage se ferait uniquement en télétravail, elle confie n’avoir eu aucune réticence bien au contraire. Pour elle, travailler depuis son domicile lui permet de se sentir « responsabilisée et autonome ».
Le travail à distance donne aussi la possibilité à Meiline d’organiser ses journées comme bon lui semble en fonction des tâches à effectuer, et dans un environnement sain, même si les interactions sociales dans la journée s’en trouvent limitées. Seule point noir selon elle: il n’est pas toujours évident de poser la limite entre vie professionnelle et vie privée. « On vit le soir là où on a travaillé la journée ».