Français à l’étranger: Depuis quand vivez-vous aux Etats-Unis?
Brigitte Cavallero: Je me suis installée à Miami avec mon fils à la fin de l’année 2016. Jusqu’alors, j’habitais en Normandie, mais je voulais absolument changer d’air. J’ai voyagé dans plusieurs pays et ai, pendant un temps, pensé à m’installer en Italie, mais c’est finalement en Amérique du Nord que j’ai posé mes valises pour vivre le “rêve américain”. L’ouverture d’esprit des habitants de Miami et la richesse culturelle de cette ville m’ont donné envie de tenter l’aventure.
FAE: Sur place vous avez ouvert une boulangerie. Depuis combien d’années ?
B.C: La boulangerie a ouvert ses portes en 2018, soit un an et demi après notre arrivée. C’est le temps qu’il nous a fallu pour faire les travaux. La Maison Valentine est ouverte 7j/7 et ferme seulement le 1er janvier. Nous proposons un service sur place façon “salon de thé” ou des produits à emporter. Aux États-Unis, les habitants sont friands des applications de livraison. Pour répondre aux besoins de notre clientèle et la fidéliser, nous proposons de commander nos produits via ces plateformes. Je précise que nous avons la chance de ne pas avoir de concurrents à Miami: certains sont partis à la retraite et d’autres ont dû fermer avec la pandémie.
FAE: D’où vient votre désir de faire découvrir la gastronomie française aux États-Unis?
B.C: En France, j’étais administrateur de bien pendant 35 ans mais l’idée de vivre pour travailler ne me plaisait pas. Passionnée depuis longtemps par la pâtisserie, j’ai pensé que cela pouvait être une bonne idée pour un changement de vie et j’ai donc ouvert avec mon fils la Maison Valentine. Pour ce faire, je me suis inspirée d’une enseigne de Rouen que j’affectionne beaucoup. Comme j’étais novice dans ce domaine, j’ai cherché des artisans boulangers et pâtissiers français avec qui travailler. Ce sont eux qui sont aux fourneaux. Ensemble, nous mettons un point d’honneur à travailler avec des produits français et de qualité.
FAE: Quels retours avez-vous de la part de vos clients ?
B.C: L’une de mes principales préoccupations était que les Miaméens aient l’impression d’être en France quand ils franchissent le pas du magasin. Je crois que cela fonctionne car certains clients me disent qu’avec l’espace salon de thé, ils se sentent à Paris. Les Américains sont friands de l’esprit français, y compris dans l’accueil. Ils aiment par exemple être reçus par quelques mots de français. Ceux qui ont déjà été à Paris aiment d’ailleurs parfois nous raconter leurs expériences, ou citer les quelques mots qu’ils connaissent dans la langue de Molière.