Tout un symbole : il avait été le seul, en juin dernier, à décrocher un siège au palais Bourbon sous l’étiquette de la Nupes, parmi les onze députés des Français de l’étranger. Karim Ben Cheikh sera donc à nouveau candidat le mois prochain à sa propre succession.
Au printemps dernier, avec plus de 54% des suffrages exprimés, il l’avait emporté assez largement face à Elisabeth Moreno, ancienne ministre parachutée à la dernière minute par l’Élysée. « Comme je l’ai fait durant les sept derniers mois au sein de l’Assemblée, j’ai toujours à cœur de défendre nos intérêts à nous, les Françaises et les Français établis hors de France», écrit l’intéressé, qui poursuit : « Aujourd’hui, il est temps de préparer l’alternance autour des forces de la gauche et de l’écologie. Unis, nous pourrons réparer les effets de la politique brutale de ce gouvernement. »
Soutenu par toute la gauche
Pour cette nouvelle élection, Karim Ben Cheikh, qui a présidé le groupe d’amitié France-Maroc, a reçu le soutien de l’ensemble des partis de gauche et de l’écologie. Ancien conseiller pour les questions internationales de Benoît Hamon (PS), lors de l’élection présidentielle de 2017, Karim Ben Cheikh étrille au passage la politique africaine d’Emmanuel Macron : « Son action offre un bilan décevant : crise des visas, tensions diplomatiques, attaques contre notre action militaire. La réconciliation des mémoires tant vantée n’a pas encore permis de jeter les fondements de relations apaisées et constructives avec notre continent. » Diplomate de carrière pendant seize ans, le candidat promet, s’il est réélu le 16 avril 2023, de poursuivre son programme. Ses priorités ? Renforcer les services publics de proximité, étendre la solidarité contre les risques de la vie, protéger l’enseignement français et instaurer des droits nouveaux pour les Français de l’étranger.
En plus de l’avocate Caroline Traverse, investie récemment par le parti présidentiel Renaissance, Karim Ben Cheikh retrouvera sur sa route un autre candidat binational : M’jid El Guerrab, député de 2017 à 2022. En mai dernier, l’ancien parlementaire avait renoncé à se présenter après sa condamnation, en première instance, à trois ans de prison dont un an ferme, pour l’agression d’un responsable socialiste. La rumeur de l’investiture de M’jid El Guerrab par le parti présidentiel a provoqué une levée de boucliers dans l’hémicycle de la France insoumise (gauche) à LR (droite), en passant par Renaissance.