Aussitôt l’élection de Meyer Habib annulée par la justice en février dernier pour des « irrégularités » et « manœuvres » de ses sympathisants « de nature à altérer la sincérité du scrutin » (dixit le Conseil constitutionnel), Deborah Abisror-de Lieme (Renaissance) avait promptement réagi. La jeune femme de 37 ans, mère de famille et candidate malheureuse, elle-même à l’origine de la saisine de la justice et donc de l’annulation du scrutin, s’était réjouie que « la plus haute juridiction française mette fin à des années de manœuvres illicites pratiquées par Meyer Habib ». Autant dire que l’ambiance promet d’être encore délétère à quelques jours du premier tour de l’élection du 2 avril prochain.
Le tour de la circonscription
Accusée par son concurrent d’avoir utilisé de faux documents, la candidate, soutenue par « Renaissance », affirme à la chaîne TV i24 que ces allégations sont « le propre du trumpisme et du populisme » et que les pièces déposées ne l’ont pas été seulement par elle, mais aussi par des citoyens le jour du vote. « Cette circonscription mérite que l’on travaille pour elle au quotidien, mon sionisme n’est absolument plus à prouver, mon amour pour Israël non plus », a-t-elle conclu.
La Française rappelle au passage que la circonscription ne se limite pas à l’État d’Israël. « J’ai fait le tour d’Italie, je suis allée dans chaque pays, en Grèce, en Turquie, énumère-t-elle. C’est important de dire aux citoyens de toute la circonscription qu’ils comptent tout autant et que les calculs électoraux ne suffisent pas, il faut faire campagne en parlant avec tous. »
Ancienne cheffe de cabinet d’Olivier Véran
Directrice de l’EUJS (Union des étudiants juifs d’Europe) de 2010 à 2012, la jeune femme est ensuite passée par d’autres associations juives dont la direction du B’nai Brith Europe, la plus ancienne organisation juive toujours en activité dans le monde. Accusée de parachutage l’an dernier, la Française aura eu près d’un an pour faire la preuve de son attachement à la circonscription.
Si elle croit en ses chances, c’est qu’en juin dernier, Deborah Abisror-de Lieme, ancienne cheffe de cabinet d’Olivier Véran, l’avait emporté partout dans la 8ème circonscription… sauf en Israël où vit sa famille. Et c’est, hélas pour elle, le pays qui pèse le plus lourd en voix !