Comment les expatriés font-ils face à l’augmentation des loyers à Barcelone?

Le prix de la location dans la capitale catalane a augmenté de 36 % entre mars 2018 et octobre 2022 contre 16 % pour Madrid selon le rapport « The Living Property Telescope 2022 » du cabinet EY (Ernst & Young). Ces chiffres sont confirmés par les données publiées par le secrétariat catalan du logement et de l’inclusion sociale en septembre 2022 sur l’évolution du  marché locatif en Catalogne pour  le second trimestre 2022. Selon ces données, la pandémie a largement contribué à l’envolée des prix.

1200 euros pour une location type T1 

« Il est aujourd’hui compliqué de trouver des locations à moins de 1000 euros à Barcelone pour des appartements de type T1 » constate Yoann Guillery, expert immobilier pour  l’agence Iad à Barcelone . Les prix peuvent aller jusqu’à 1200 euros pour des locations dans des quartiers prisés en bord de mer comme la Barceloneta. Cette flambée est particulièrement visible depuis 2020, les demandes de location ayant explosé après la pandémie. Les gens pensaient que “vivre en Espagne coûtait peu donc beaucoup sont venus s’y installer mais la réalité est différente”  affirme l’expert. 

Les expatriés français font les frais de cette  hausse des loyers. Installé à Barcelone depuis 2020, Adrien confie avoir été « surpris par les prix des locations à Barcelone ».  L’étudiant de 24 ans vit en colocation dans le quartier universitaire de Cort. « Je pensais naïvement qu’à Barcelone j’allais payer peu comme la vie coûte moins cher. Aujourd’hui, je paye 890 euros par mois mais si j’ai choisi d’être en colocation c’est pour être à côté de la faculté sans me ruiner ». 

Le gel des loyers annulé 

Pour faire face à cette augmentation, le parlement catalan avait adopté en septembre 2020 une loi permettant de geler les prix des loyers à l’échelle régionale. Mais en mars 2022, le Conseil constitutionnel a annulé cette loi et les prix s’envolent de nouveau. 

Pour s’en sortir, de nombreux habitants privilégient, comme Adrien,  les colocations. Ce phénomène est visible chez « toutes les catégories d’âge » affirme Yoann Guillery. L’expert explique par ailleurs que certains quartiers restent abordables à condition de se tourner vers des locations à la périphérie de la ville. Il cite comme exemple  le quartier de San Andreu ou de Horta, moins chers que les quartiers centraux mais bien desservis par les transports en commun.  

Selon le rapport d’Ernst&Young, le délai moyen pour obtenir un logement en location à Barcelone est de 1,4 mois, ce qui montre que les biens disponibles restent très peu de temps sur le marché malgré l’inflation. À titre de comparaison, cette durée est de 2,4 mois à Valence.