Français à l’étranger: Dix ans après son lancement, que représente la French Tech à l’étranger ?
Clara Chappaz: Le réseau French Tech couvre toutes les régions du monde avec 67 communautés présentes dans 52 pays. Elles sont animées par des entrepreneurs bénévoles qui dédient une partie de leur temps à l’accueil de start-up venues de France. Ils font aussi le lien entre ces entreprises et les talents de leur ville. En dix ans, notre présence à l’étranger a pris une ampleur considérable d’un point de vue économique. D’ailleurs, 40% du chiffre d’affaires des French Tech Next40/120 (un programme d’accompagnement dédié aux start-up françaises les plus performantes et en capacité de devenir des leaders technologiques de rang mondial, ndlr) est aussi réalisé à l’international.
Français à l’étranger: Début février, neuf nouvelles communautés ont été labellisées French Tech. Il s’agit de communautés implantées dans des villes -comme à Athènes (Grèce), Denver (États-Unis) ou encore Lagos (Nigeria)- ou créées à l’échelle de pays (Indonésie et Nouvelle Zélande). Comment ont-elles été choisies ?
Clara Chappaz: À chaque fois l’initiative part d’entrepreneurs locaux qui décident de se réunir pour former un collectif French Tech. Notre premier critère consiste à vérifier qu’il y a bien 70% d’entrepreneurs dans les listes qui déposent un dossier, avec au moins 30% de femmes. Nous nous assurons aussi que le réseau va proposer un projet en accord avec les priorités de la mission French Tech: travail sur la transition écologique, questionnement sur les enjeux d’inclusion et de parité et volonté d’expansion internationale. Les porteurs de projet doivent également présenter un certain nombre de lettres de soutien de l’écosystème local et du poste diplomatique dont ils dépendent, car il est important de travailler en bonne intelligence avec tous les services de l’État. Chacune des neuf nouvelles communautés récemment labellisées a montré un engagement fort, une envie de s’investir.Ces labellisations sont par ailleurs représentatives de la volonté, pour les startups françaises, de créer des synergies avec les entrepreneurs déjà implantés.
Français à l’étranger: Quels sont les enjeux définis pour la période 2023-2025 ?
Clara Chappaz: Si dans un premier temps, nous étions dans une logique d’expansion, l’écosystème a aujourd’hui atteint un stade de maturité. Cette nouvelle étape va nous permettre d’avancer sur certains sujets comme la place des femmes dans la tech. Une étude conjointe a d’ailleurs été présentée le 8 mars dernier par la French Tech de Toronto et celle du Grand Paris, soutenue par la CCI France Canada. Il faut se saisir de ces défis, partager les bonnes pratiques et avancer collectivement sur ces sujets. En juin, nous lancerons aussi l’appel à projet du community fund (un fonds de dotation de 1,5 millions d’euros, ndlr), en France et à l’international. Son but ? Aider les entrepreneurs à financer des projets en accord avec les thématiques définies comme prioritaires.