Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 19 au 24 avril

Afrique

Burkina Faso

La violence terroriste a frappé de nouveau les 15 et 16 avril derniers dans le nord du pays, près de la commune d’Aorema. Plus de quarante personnes – des militaires et des Volontaires pour la défense de la patrie (supplétifs de l’armée régulière) – ont perdu la vie à la suite de ces attaques, tandis que des combats étaient relevés dans la province de Yatenga (région du Nord) et celle de Bam (région du Centre-Nord). Ces derniers événements ont conduit le pouvoir militaire à décréter une semaine de « mobilisation générale » contre ces violences terroristes récurrentes au Burkina.

Ethiopie

Le projet d’intégration des forces armées régionales au sein de l’armée fédérale suscite des remous dans plusieurs régions du pays. Dans l’Etat d’Amhara (nord-ouest), des combats entre les « forces spéciales » et l’armée ont récemment eu lieu dans plusieurs centres urbains, poussant les autorités locales à déclarer un couvre-feu à Gondar, la plus grande ville d’Amhara. Dans l’État voisin du Tigré – qui a connu deux ans d’une terrible guerre civile entre novembre 2020 et novembre 2022 – le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), principal acteur de ces deux ans de conflit avec le gouvernement fédéral, pourrait aussi renouer avec la force sur fond de différents territoriaux avec l’Etat d’Amhara.

Kenya

William Ruto, devenu en août 2022 le cinquième président du Kenya (depuis l’indépendance du pays en 1963) au terme de résultats contestés, est toujours sur la sellette. Vainqueur de ce dernier scrutin présidentiel avec une très courte avance sur son rival Raila Odinga, l’actuel président a promis de créer un comité bipartite dédié à la revue du processus de ces élections présidentielles. Pour autant, la coalition d’opposition Azimio la Umoja emmenée par Raila Odinga exige aussi des mesures pour endiguer l’inflation galopante qui afflige le pays. Symbole de cette contestation qui perdure, de nouveaux rassemblements de l’opposition ont eu lieu le 16 avril dernier dans la capitale Nairobi.

Afrique du Nord/Moyen-Orient

Israël

Voilà quinze semaines que différents mouvements sociaux sont mobilisés dans l’ensemble du pays contre ce qu’ils considèrent comme une dérive autoritaire du pouvoir. Le 15 avril plusieurs centaines de milliers de manifestants s’étaient encore rassemblés à cet égard à Tel Aviv, Haïfa, Eilat, Rehovot ou encore Givatayim. Pour rappel, le 2 avril, le gouvernement israélien a approuvé la formation d’une « Garde nationale » qui relèverait directement du ministre ultra-conservateur Itamar Ben-Gvir.

Amériques

Colombie

Non signataire de l’accord de paix de 2016 entre les Forces armées révolutionnaires colombiennes (Farc) et le gouvernement colombien, le groupe dissident EMC-Farc, qui regroupe  encore deux à trois mille combattants de l’ancienne guérilla marxiste, vient de confirmer son intention de négocier à partir du 16 mai avec le gouvernement de Gustavo Petro. Depuis le 1^er janvier dernier, un cessez-le-feu est d’ailleurs en vigueur dans le pays avec cette mouvance dissidente et d’autres groupes armés, notamment l’Armée de libération nationale (ELN), l’Armée populaire de libération (EPL) ou encore le Clan du golfe. Néanmoins, différents enjeux tels que l’emprise sur le contrôle du trafic de drogue rappellent la fragilité de la situation et la violence n’est pas exclue dans les zones frontalières et le long des axes stratégiques pendant toute la durée des pourparlers de paix.

Europe/Communauté des États indépendants (CEI)

Kazakhstan

L’Asie centrale est aussi le lieu de revendications sectorielles, à l’image de ces mouvements de protestation des travailleurs de l’industrie pétrolière qui se sont multipliés ces derniers jours. Plusieurs manifestations ont notamment été organisées dans la ville portuaire d’Aktaou et celle de Janaozen (province de Manguistaou, au bord de la mer Caspienne) après qu’une vingtaine de manifestants qui dénonçaient des licenciements abusifs ont été arrêtés dans la capitale Astana. D’autres rassemblements sont probables au cours des prochaines semaines, avec le risque d’une répression particulièrement sévère comme le rappelle le précédent de janvier 2022 lorsque quelque 225 personnes ont perdu la vie lors de manifestations contre la hausse des prix de l’énergie.

Monde

Célébration de l’Aïd-el-Fitr

En France, cette fête qui marque la fin du mois sacré de ramadan devrait avoir lieu le vendredi 21 avril, la date définitive devant toutefois être encore être confirmée. Célébrée sur l’ensemble de la planète par la communauté musulmane, ce moment fraternel s’accompagne aussi, traditionnellement, de perturbations logistiques et fermeture de nombreux commerces dans les pays musulmans. En écho à l’actualité de ce monde, ce temps de fête peut aussi exacerber les tensions aux abords de certains lieux de culte, notamment sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem. Et en termes d’anticipation sécuritaire, il convient de rappeler qu’il peut aussi être instrumentalisé par des groupes armés pour planifier des attaques, notamment en Egypte, au Pakistan, en Irak et en Syrie.