Avec plus de 20 000 inscrits à l’international, dont 17 000 scolaires, le Cned s’impose plus que jamais aujourd’hui comme le premier opérateur de formation à distance tout au long de la vie en Europe et dans le monde francophone. « Nous sommes de plus en plus dans une logique de complémentarité, explique Jean-Noël Tronc, directeur du Cned. Même des enfants qui sont scolarisés en présentiel ont besoin d’un accès à toute l’offre pédagogique française, et nous sommes heureux de pouvoir proposer cette offre au réseau. »
Renouvellement de la convention cadre avec l’AEFE
Le Cned vient ainsi, par exemple, de renouveler sa convention cadre avec l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) et de se réengager notamment dans le déploiement des enseignements de spécialité auprès des élèves de cycle terminal et dans la mise à disposition de son agent conversationnel numérique, Jules, pour aider les collégiens à faire leurs devoirs. Le Cned a également lancé cette année, en collaboration avec l’AEFE, un projet pilote sur des parcours de formations hybrides pour les élèves de BTS commerce international et tourisme dans trois lycées français au Maroc et en Grèce.
« Nous sommes partenaire d’un grand nombre d’acteurs-clés mais le Cned agit également directement auprès des expatriés précise Jean-Noël Tronc. Beaucoup de nos familles ont opté pour une scolarisation de leurs enfants en distanciel avec le Cned car elles se trouvent trop éloignées des établissements scolaires français. En Norvège, par exemple, détaille Jean-Noël Tronc, l’école française de Stavanger a dû fermer et les enfants de militaires du détachement français de l’Otan, sans possibilité de scolarisation française en présentiel, ont eu recours au Cned. D’autres enfants sont inscrits dans un établissement local et ont choisi en plus la scolarité complémentaire internationale (SCI) du Cned pour conserver un lien avec la France et les programmes officiels français. Cette mission de service public est absolument centrale pour nous ».
« Le monde a basculé »
Comme tous les autres opérateurs, le Cned a eu à traverser la période de la pandémie de Covid-19. « Ce serait une erreur de se dire c’était une parenthèse qui va se refermer et tout va redevenir comme avant, met en garde Jean-Noël Tronc. Le monde a en fait basculé dans un modèle différent. Au début de la crise, l’État nous a mandaté et nous avons ouvert à tous les publics, élèves, enseignants et parents, une plateforme en ligne. 530 000 enseignants français, soit plus de la moitié, ont ainsi utilisé les outils mis à leur disposition par le Cned. »
C’est donc une véritable « révolution copernicienne » qu’a vécue l’institution, à la fois par la Covid mais aussi avec la réforme du lycée et avec la mise en place du contrôle continu. « Ils ont beau être indépendants l’un de l’autre, ces deux éléments ont totalement bouleversé notre modèle pédagogique et nous ont fait faire un bond en avant en termes de modernisation », affirme Jean-Noël Tronc.
> Le Cned, acteur de la Francophonie
Ancien PDG des activités internationales de Canal+, ex-directeur général de la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), Jean-Noël Tronc met en avant son expérience de plus de vingt ans sur le terrain à l’étranger et l’importance, selon lui, de la francophonie. « Démographiquement, le français est la langue qui croît le plus rapidement aujourd’hui dans le monde, en Afrique mais aussi en Amérique. C’est un outil de « soft power » (diplomatie douce) absolument central mais il est aujourd’hui concurrencé par d’autres réseaux d’influence culturelle majeurs. Le distanciel a indiscutablement un rôle à jouer et le Cned, sa part à prendre, dans l’objectif de développement de l’enseignement français à l’étranger », affirme-t-il.