Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 26 avril au 1er mai

Afrique

Mali

Présente depuis dix ans sur le sol malien, la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) fait l’objet de critiques nourries, alors que son mandat doit prendre fin en juin prochain. Cette défiance est alimentée notamment par l’organisation de la société civile « Yerewolo Debout sur les Remparts » qui a prévu un nouveau rassemblement le 28 avril devant le Palais de la culture de Bamako pour exiger le départ des forces onusiennes. Une manifestation identique est attendue le lendemain dans la localité de Gao. De nouveaux incidents sécuritaires se sont multipliés ces dernières semaines et les récentes déclarations de la junte au pouvoir font planer de gros doutes sur une possible prorogation de cette mission des Casques bleus au Mali.

Mayotte (France)

L’opération terrestre et maritime « Wuambushu » menée par les forces de l’ordre sur ce département/région français devrait se traduire par des expulsions massives de ressortissants étrangers en situation irrégulière et par des destructions de campements informels dans plusieurs communes de l’archipel. Un effectif de quelque 1 800 policiers et gendarmes est présent dans ce cadre. Dans la soirée du lundi 24 avril, le tribunal de justice de Mamoudzou a cependant suspendu l’évacuation d’un bidonville près de la capitale, jugeant les conditions d’expulsion « irrégulières ». Le préfet de Mayotte, à l’heure où nous publions, avait décidé de faire appel de cette décision de justice, tandis que le ministère de l’Intérieur communiquait sur le fait qu’elle ne remettait pas en question l’ensemble de l’opération en cours.

Soudan

Le chaos règne dans le pays, alors que les autorités française indiquaient ce mardi 25 avril, via l’AFP, avoir « évacué du Soudan 538 personnes, dont 209 Français », donnant par ailleurs « des nouvelles rassurantes » d’un soldat français blessé durant cette mission d’évacuation et dont « la vie n’est plus en danger ». Sur le sol soudanais, les combats, concentrés essentiellement dans la capitale Khartoum, à El Obeid (centre), Merowé (nord) Al-Fashir et Nyala (sud-ouest), ont causé la mort d’au moins 450 personnes. Des faits de pillage et de racket sont observés en nombreux endroits du pays, y compris à l’encontre de convois humanitaires et diplomatiques. Les Nations unies ont ainsi précisé que dix véhicules et six camions de denrées alimentaires du Programme alimentaire mondial avaient été pillés le 23 avril au Darfour du Sud, à l’ouest du Soudan. Pour rappel, ce nouveau conflit a débuté le 15 avril dernier lorsque les Forces de soutien rapide (FSR) commandées par l’ancien numéro 2 du régime, le général Mohamed Hamdan Daglo (également appelé « Hemetti »), ont attaqué des sites stratégiques du gouvernement militaire.

Afrique du Nord/Moyen-Orient

Tunisie

Âgé de 35 ans, l’ancien footballeur professionnel Nizar Issaoui s’est immolé par le feu le 13 avril dernier à Haffouz (centre du pays) pour protester contre « l’État policier ». Une action qui n’est pas sans rappeler le geste du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi qui avait procédé de la sorte en décembre 2010, précipitant la chute du président Ben Ali, provoquant l’avènement de la révolution tunisienne du Jasmin puis celui des Printemps arabes. La tension sociale et la colère contre le pouvoir tunisien dirigé par l’omnipotent président Kaïs Saied va aussi crescendo depuis l’arrestation du leader de l’opposition Rached Ghannouchi (parti islamiste Ennahdha) le 23 avril dernier. Dans ce contexte, des manifestations d’ampleur sont à prévoir, particulièrement à Tunis au sein de la cité Ettadhamen, de Douar Hicher et du quartier populaire de Sijoumi (banlieue ouest de la capitale), ainsi qu’aux abords du palais du Bardo et de l’avenue Habib-Bourguiba.

Amériques

Chili

Les actes de violence sont en augmentation dans ce pays relativement épargné ces dernières années. Selon les autorités locales, les homicides recensés en 2022 ont été en augmentation de près de 24,3% par rapport à l’année précédente. À ce titre, des rassemblements ont eu lieu le 21 avril dans la ville de Calama (région de de Antofagasta, au centre du pays) quelques jours après une fusillade contre un poste de carabiniers au niveau de la gare routière, avec un bilan de deux morts et cinq blessés. Les personnes migrantes sont volontiers mises an cause dans cette hausse de la criminalité et le gouvernement du président de gauche récemment élu, Gabriel Boric, a annoncé plusieurs mesures à leur encontre. Les procureurs pourront ainsi demander une détention préventive systématique pour les étrangers sans papiers soupçonnés d’avoir commis un délit.

Europe/Communauté des États indépendants (CEI)

Ukraine

La ville martyre de Bakhmout, dans l’oblast de Donetsk, reste le théâtre de violents affrontements. Les forces ukrainiennes tentent toujours de repousser les tentatives d’encerclement de leurs contingents encore présents, tandis que les forces russes progressent rue par rue dans les parties centrales et méridionales de la ville. La société militaire privée Wagner continue pour sa part de jouer un rôle important dans cette occupation, elle aurait ainsi récemment pris possession de plusieurs quartiers dans le nord-ouest et le sud-est de la ville. La dimension stratégique de Bakhmout reste centrale pour le pouvoir russe qui considère cette prise un symbole fort dans sa tentative d’occupation de l’Ukraine, cette dernière tentant de maintenir son contrôle sur cette ville autant que possible. Au-delà, les combats se poursuivent également dans d’autres localités de l’oblast de Donetsk (Avdiïvka, Lyman, ou encore Marïnka), tandis qu’une contre-offensive des forces ukrainiennes devrait être menée dans les semaines à venir.