Il est aujourd’hui l’un des pays les plus dynamiques de l’Asie du Sud-Est en matière économique avec une croissance de 8% en 2022, « la plus forte des 25 dernières années » d’après Bercy. Toujours selon des estimations du ministère français de l’Économie et des finances datant de novembre 2022, le Vietnam devrait « se hisser d’ici un à deux ans au 3e rang des économies de l’Asean, passant devant la Malaisie et Singapour ».
Pourtant, au début des années 80, le Vietnam affichait un visage bien différent, recroquevillé sur lui-même en matière économique. Le premier virage intervient en 1986, lorsque le parti communiste au pouvoir décide d’abandonner l’économie planifiée pour s’ouvrir à l’économie de marché dans le cadre de la réforme « Doi Moi » (« renouveau » en français, ndlr). À la suite de la chute de l’URSS en 1991, le Vietnam entre durablement dans une nouvelle ère, affichant d’année en année une croissance stable : ces dix dernières années, elle est en moyenne de 6,8%.
Investisseurs étrangers et main d’œuvre bon marché
Les raisons de cette économie florissante ? D’abord, depuis l’ouverture du Vietnam à l’économie de marché, les investisseurs étrangers arrivent en nombre. Ils viennent profiter des coûts de main-d’œuvre compétitifs, de la position géographique stratégique du pays mais aussi de ses politiques favorables aux investissements. Certains investisseurs occidentaux atterrissent par ailleurs au Vietnam après avoir quitté la Chine, jugée aujourd’hui trop risquée.
Autre raison qui explique la réussite du Vietnam : sa population jeune qui permet de disposer d’une main d’œuvre nombreuse. En 2018, l’âge médian au Vietnam était de 30,9 ans, contre 40,6 ans en France. Enfin, le Vietnam s’illustre par l’aspect multisectoriel de son économie. Il s’avère particulièrement compétitif dans des domaines aussi variés que les technologies de l’information, la production de vêtements, l’agriculture, le tourisme ou encore la fabrication de pièces détachées pour l’industrie automobile.
En bonne place sur la scène économique internationale
Grâce à sa croissance fulgurante, la place du Vietnam sur la scène internationale a pris de l’ampleur au fil du temps : le pays est membre de l’Organisation mondiale du commerce depuis 2007 et participe activement aux négociations commerciales internationales.
Le Vietnam fait par ailleurs partie des signataires de l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP), un traité multilatéral de libre-échange (une première version signée en 2016 a été amendée en 2018) entre des pays connectés par le Pacifique. Le Canada, l’Australie mais aussi le Chili, le Japon ou Singapour l’ont également ratifié. Le pays a enfin conclu en 2020 un accord de libre-échange avec l’Union européenne.
> Quid de la relation commerciale entre la France et le Vietnam ?
« En 2022, le déficit commercial de la France vis-à-vis du Vietnam se creuse pour atteindre 5,7 milliards d’euros, soit une augmentation de 35% par rapport à l’année précédente ». Voilà ce qu’indiquait sur son site la direction générale du Trésor (Bercy) le 14 février 2023. Après une stabilisation relative de ce déficit commercial en 2021 grâce notamment à un rebond des livraisons d’Airbus, l’écart apparaît de nouveau. Le principal motif ? La forte hausse des importations de produits vietnamiens en France : +25%, soit 6,9 milliards de dollars. Cette augmentation est principalement liée « à la reprise des commandes de textile, habillement, cuir et chaussures », explique Bercy. Les exportations vers le Vietnam enregistrent quant à elles une baisse de 6,3% pour atteindre 1,2 milliard de dollars, notamment en raison de la réduction des livraisons aéronautiques en 2022. Ces résultats font de la France le 23e partenaire du Vietnam en matière commerciale selon les statistiques vietnamiennes.