Comment conjuguer développement de l’île et baisse des émissions de carbone ? C’est l’équation à laquelle s’attaque le gouvernement de l’Île Maurice. Cette feuille de route prévoit, entre autres, de remplacer les voitures à moteur thermique, par des véhicules électriques, ce qui n’est pas sans créer d’autres problèmes, témoigne Amaury Halgand, directeur de la Chambre de commerce et d’industrie France Maurice. « Sachant qu’il y a de plus en plus de voitures électriques qui arrivent, on se retrouve avec une augmentation des tarifs de l’électricité. Quand ils ont présenté le budget, ils ont expliqué que les voitures électriques ne seront désormais plus taxées à l’import. Donc beaucoup de gens en ont acheté. Sauf que six-sept mois après, les prix de l’électricité ont explosé. »
L’idée des autorités est de développer les transports publics, avec notamment un projet de métro. « Cela fait deux, trois, quatre ans que le chantier du métro est devenu une réalité, avec tout ce que ça comporte de problèmes, de nuisances, mais c’est un grand pas pour les Mauriciens. »
Une érosion côtière accélérée
De par sa géographie et sa faible altitude, les températures et le niveau de la mer autour de l’Île Maurice augmentent à un rythme plus rapide que les moyennes mondiales. Le pays est également confronté à une érosion côtière accélérée, et au blanchiment de ses coraux. Et sur ce sujet, les professionnels du tourisme ont bien pris conscience de l’urgence, et ont été exemplaires, affirme le Français : « Ça a été un des fers de lance de l’économie mauricienne. On a la chance d’avoir une industrie hôtelière qui s’est toujours remise en question, et qui a été parmi les premières à réfléchir à des solutions, à mettre des panneaux solaires, à faire du traitement d’eau, à créer des espaces de jardin pour l’alimentation. Cela dépend du type d’établissement, mais les cinq-étoiles, voire les cinq-plus, ont déjà cette vision-là. »
Maurice n’a pas oublié la marée noire de juillet 2020, quand un cargo s’était échoué sur un récif corallien au sud-est de l’île et avait souillé ses côtes de plus de 1 000 tonnes de fuel déversées. Lire et écouter la chronique ici