Selon le site immobilier Idealista, les loyers à Rome ont connu une augmentation avoisinant les 11% en 2022. D’après Virginie Bouguereau, agent immobilier pour Link Immobiliare « avec la reprise du marché touristique, longtemps suspendu à cause des restrictions sanitaires, les propriétaires préfèrent louer leurs biens sur des sites de location tels que Airbnb ou Booking pour des courtes périodes. Pendant les périodes touristiques, les appartements sont loués entre 100 à 800 euros par jour. »
Les différents contrats d’habitation
En Italie, il existe principalement trois types de bail à usage d’habitation, appelés « contratto ad uso abitativo. » D’après Virginie Bouguereau, le plus commun est le « 3+2 a canone concordato » qui consiste à « louer un bien pendant cinq ans à une personne physique […] car il confère un avantage fiscal au propriétaire. Le corollaire de cette détraction fiscale, consiste à comprimer le montant des loyers dans une fourchette de prix raisonnable, préétablie, afin de combattre justement des hausses trop fortes de loyer. » Ce système a été mis en œuvre dans toutes les communes italiennes à forte densité.
Il a d’ailleurs été étendu aux baux dont la durée est comprise entre 1 à 18 mois, c’est le bail dit « contratto transitorio ». Les propriétaires bailleurs sont ainsi imposés à 10% contre 40% s’ils devaient souscrire un « contrat 4+4 consistant à louer un bien pendant huit ans .» Ce troisième grand type de contrat, dit « contratto a canone libero » (à loyer libre ndlr), concerne les baux dont au moins une des parties au contrat est une personne morale, une société, une fondation etc, ou bien pour les propriétaires qui ne peuvent ou ne veulent pas bénéficier d’un contrat « tutelato » (contrat protégé ndlr).
Romuald, étudiant en civilisation italienne affirme que « trouver un appartement à Rome est difficile. J’ai commencé à chercher un appartement en juillet et à ma grande surprise j’ai eu rapidement une réponse positive. C’était un bien de deux pièces dans le centre historique de la capitale pour un montant de 595 euros par mois. Mais, une fois l’argent envoyé au propriétaire, je n’ai eu aucune nouvelle. Il s’agissait simplement d’un « rip deal » (escroquerie à la transaction, ndlr) donc je me suis retrouvé en Italie sans logement. Pendant un mois j’ai logé dans différents Airbnb avant de trouver une colocation avec des camarades de classe. Actuellement, je paye 590 euros pour une chambre dans le quartier universitaire de San Lorenzo. »
Et l’achat ?
L’agent immobilier explique que « les Italiens, par culture et tradition, préfèrent dans la mesure du possible acheter plutôt que louer . Cependant le contexte économique n’est pas très favorable. Acheter un bien immobilier avec peu d’apport personnel et en contractant un crédit fait peur aux Italiens car les taux d’intérêt sont en hausse et les banques exigent plus de garanties. Ceux qui achètent sont ceux qui disposent de liquidités, et ne désirent pas voir leur argent se déprécier sur un compte en banque du fait de l’inflation. Ceux qui souhaitent vendre, attendent des temps meilleurs, ou bien vendent pour racheter immédiatement un nouveau logement . »
Selon le service statistique de l’UE Eurostat, « pendant les quatre derniers mois de 2021, les biens à vendre ont augmenté de « pendant les quatre derniers mois de 2021, de 4,2% en Italie. »