Actualités internationales
Île Maurice: un modèle de développement économique en Afrique
Indépendante depuis plus d’un demi-siècle, l’île moderne et cosmopolite est un modèle de réussite et fait figure de bonne élève par rapport au reste de l’Afrique. Le Covid-19 a beau avoir ralenti sa croissance, son PIB par habitant reste le deuxième du continent derrière les Seychelles.
L’atout de Maurice, c’est sa population jeune, multiethnique et en pleine croissance. Elle est évaluée à 1,3 million d’habitants. Sur le plan économique, l’indice de développement humain de Maurice est le plus élevé d’Afrique et l’île maintient une économie à revenu intermédiaire élevé selon la définition de la Banque mondiale. Maurice est une destination privilégiée pour les investissements directs à l’étranger (IDE). L’Agence française de développement (AFD) accompagne le secteur public mauricien, mais aussi les entreprises privées grâce à des prêts. La crise sanitaire du Covid-19 a elle démontré l’efficacité des mesures gouvernementales. La vaccination de la population mauricienne approche aujourd’hui les 80%.
Si la France commerce beaucoup avec l’île, l’Inde demeure aussi un partenaire privilégié, et désormais la Chine. L’un des avantages de l’île réside dans son cadre institutionnel et réglementaire moderne, faisant de Maurice un modèle en termes de climat des affaires et de facilitation des échanges. Maurice offre aussi une vraie plus-value dans les domaines des services, de l’innovation ou encore des intrants biologiques pour l’agriculture. En tant que centre financier international (IFC), Maurice est enfin bien placé pour servir de plateforme aux investisseurs qui souhaitent prendre pied sur le continent africain.
Un impôt à taux unique
Les autorités mauriciennes misent sur un retour rapide à la normale du secteur du tourisme, gros pourvoyeur de devises, après la crise Covid. À Maurice, près d’un tiers des touristes est français et près de 60% sont européens. Jadis unique source de revenus de l’île, l’exploitation de la canne à sucre continue, elle, aujourd’hui à alimenter son PIB. Maurice a également développé une industrie textile performante et a continué à se diversifier dans le secteur tertiaire, informatique et centres d’appels notamment. « Au tournant des années 2000, l’État mauricien a opté pour une plus grande ouverture de l’économie afin d’attirer davantage d’investisseurs, d’entrepreneurs ainsi que des retraités étrangers », rappelle à l’hebdomadaire Affiches Parisiennes Heerun Ghurburrun, conseiller économique auprès de l’ambassade de l’île Maurice à Paris.
Ce virage a nécessité une refonte en profondeur de l’environnement des affaires et une remise à plat de toute la législation concernant la création d’entreprise, la fiscalité, l’ouverture du secteur immobilier aux étrangers et la facilitation de l’obtention d’un permis de résident et de travail. L’État mauricien a, par exemple, fait le choix d’une « flat tax », un impôt à taux unique de 15% pour attirer les investisseurs. Maurice fait aussi désormais partie du top 15 du classement de la Banque mondiale sur l’attractivité du climat des affaires. L’île de l’océan Indien bénéficie également d’un capital humain avec une population bien éduquée et de qualité, fruit d’un investissement important dans l’éducation et d’une forte diversité culturelle. La scolarité des jeunes leur permet ainsi d’atteindre des niveaux d’études supérieures et constitue un atout stratégique dans la diversification et le développement économique, notamment dans le numérique et la finance internationale.
Une forte présence française
Des fleurons du CAC 40 aux PME en passant par les TPE et les start-up, les entreprises tricolores présentes sur l’île représentent une grande diversité de tailles et de secteurs. À l’inverse d’autres étrangers, les entrepreneurs français ont irrigué quasiment toute l’économie mauricienne. À Maurice, le droit des affaires, des sociétés ou le droit pénal sont d’inspiration britannique.
Le droit immobilier est lui basé sur le code civil français. En conséquence, les avocats locaux sont tous formés à la fois au droit français et au droit britannique. Monter sa société est donc plus simple : aucune obligation de déposer des statuts lors de la création d’une entreprise car cette déclaration est prise en compte par le droit des sociétés. Il n’est pas non plus nécessaire de disposer d’un capital minimum pour créer une entreprise. L’immatriculation de la compagnie est complètement dématérialisée et se fait via une plateforme en ligne sur internet. Il est même possible d’effectuer cette démarche depuis la France, à des coûts relativement faibles.
L’État français, par ailleurs, a été un grand soutien : la France est le premier marché touristique et le premier investisseur étranger à Maurice, avec environ 30% des investissements de l’île. Ce sont aussi les Français qui achètent le plus de biens immobiliers sur l’île. La France constitue enfin la nationalité la plus importante en termes d’expatriés et de retraités étrangers installés sur l’île. Autre atout, il n’y a que deux heures de décalage entre l’île Maurice et la France et plusieurs vols quotidiens directs relient les deux pays.
Intégration régionale
Membre de l’Union africaine, Maurice fait aussi partie de la Communauté de développement de l’Afrique australe (CD2A) et du marché commun de l’Afrique orientale et australe. L’île appartient à la fois à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et au Commonwealth anglais. Maurice accueille également sur son sol le siège de la commission de l’océan Indien (COI, créée en 1982), exclusivement composée d’îles et qui s’appuie sur des projets de coopération régionale. Le lancement récent de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) marque également une étape importante vers une intégration régionale plus poussée de Maurice. De par sa position, l’île est géographiquement partie prenante de l’espace indopacifique, au cœur des stratégies actuelles de la France et de l’Union européenne.
Point d’appui historique sur la route des Indes, elle continue d’attirer les grandes puissances grâce à sa vaste zone économique. Son atout majeur réside dans cette zone maritime. Maurice construit aujourd’hui son avenir autour d’une stratégie globale centrée sur l’économie bleue (développement durable des océans) tout en faisant le maximum pour résister aux puissances extérieures.
>> La lutte contre le dérèglement climatique : un défi majeur
L’objectif du gouvernement mauricien est ambitieux : atteindre 60% d’énergies renouvelables (solaire, éolien…) dans son mix énergétique (contre 22% aujourd’hui) et abandonner totalement le charbon d’ici à 2030. Cette feuille de route prévoit de remplacer les voitures à moteur thermique par des véhicules électriques, moins polluants, de pousser les transports publics, avec notamment un projet de métro, et de se concentrer sur des importations régionales plutôt que mondiales. Le gouvernement mauricien estime à 20 milliards de roupies (400 millions d’euros) ses besoins d’investissement pour atteindre cet objectif, en particulier dans les secteurs du transport maritime et de l’agriculture. Le statu quo n’est, en effet, pas une option. Pour atteindre cet objectif et financer ses politiques de développement durable, Maurice devra encore davantage solliciter le secteur privé. De par sa topographie, notamment sa faible altitude et son nombre importants d’hôtels et d’établissements touristiques au niveau de la mer, Maurice est un des pays les plus vulnérables au monde au dérèglement climatique et à la montée des eaux. Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le pays pourrait perdre jusqu’à 7% de son PIB uniquement à cause des dégâts provoqués par les cyclones de plus en plus fréquents et violents dans l’océan Indien.
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