Maurice est signataire de deux accords majeurs de libre-échange : le Comesa (marché commun de l’Afrique orientale et australe), à la fois une zone commerciale et une union douanière regroupant 21 États (de l’Égypte à Djibouti en passant par les Seychelles ou le Kenya). L’île est également partie prenante de la SADC (communauté de développement de l’Afrique australe) qui rassemble 16 États, dont l’Afrique du Sud, pays avec lequel Maurice entretient le plus de liens économiques sur le continent africain. D’abord parce qu’une importante communauté sud-africaine est implantée à Maurice, ensuite parce que beaucoup d’importations viennent d’Afrique du Sud. Ainsi, en septembre 2022, l’EDB (bureau de développement économique mauricien) et la Business Unity South Africa (BUSA – fédération d’entreprises sud-africaines) ont signé un protocole d’accord (MoU – Memorandum of Understanding) qui permettra aux deux organisations d’échanger des informations sur les opportunités commerciales et le potentiel d’investissement mais également d’organiser des voyages d’études et de prospection ainsi que des événements commerciaux comme des foires commerciales, des expositions, des séminaires et des sessions de formation en direction des entreprises.
Des accords avec le Kenya et le Rwanda
Dans la foulée, l’EDB a organisé plusieurs forums d’affaires dans trois grandes villes sud-africaines avec des acteurs locaux dans le domaine des industries manufacturières, pharmaceutiques, immobilières ou encore les TIC (technologies de l’information et de la communication). L’île offre aussi la protection des investissements sud-africains (et d’autres pays du continent) par le biais de son réseau d’APPI. Maurice et l’Afrique du Sud sont classés parmi les meilleurs pays d’Afrique dans l’indice publié fin 2022 par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). L’Afrique du Sud a dépassé les objectifs dans le groupe à revenu intermédiaire supérieur, tandis que Maurice a réalisé des performances conformes aux attentes dans le même groupe.
Mais Maurice ne souhaite pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Ainsi, l’île joue aujourd’hui l’ouverture vers le Kenya. De grands groupes mauriciens se sont installés là-bas grâce notamment à des aides de Proparco (filiale de l’AFD, l’Agence française de développement), comme la compagnie d’assurance MUA et IBL, une société internationale d’investissement, l’un des plus grands groupes de l’océan Indien, venue investir au Kenya dans le secteur des grandes surfaces. Citons encore le groupe Eclosia (ex-Food & Allied) qui exploite de nombreux élevages de poulets au Kenya. Des flux se développent aussi autour des énergies renouvelables avec la création de parcs photovoltaïques au Kenya par des groupes mauriciens. D’autres échanges commencent à se mettre en place avec d’autres pays d’Afrique continentale, comme avec le Rwanda, avec lequel Maurice a signé un accord de non-double-imposition dès 2014.