Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 24 au 30 mai

Afrique

Nigeria

Un convoi de l’ambassade américaine a été attaqué le mardi 16 mai dans l’État d’Anambra, près de la localité d’Ogbaru, au sud-est du pays. Quatre personnes, des employés locaux de l’ambassade, ont été tuées et trois autres ont été enlevées lors de cet assaut. Imputée par les autorités nigérianes au groupe séparatiste du Mouvement des populations indigènes du Biafra (Ipob), cette attaque – toutefois non revendiquée par le mouvement précité – illustre le climat d’insécurité qui prévaut en plusieurs endroits du territoire nigérian. Miné par la menace de différents mouvements djihadistes présents surtout dans le nord-est du pays, le Nigeria est aussi le théâtre d’affrontements entre agriculteurs et éleveurs, principalement dans le centre et le nord-ouest de son territoire. La semaine dernière, plus d’une centaine de personnes ont perdu la vie lors de combats de ce type dans plusieurs villages du district de Mangu (État du Plateau), au centre du pays.

Tchad

Au nord-est du Nigeria, la situation sécuritaire est tout aussi préoccupante sur le territoire tchadien, notamment dans la région de Logone-Oriental, près de la frontière avec le République centrafricaine (RCA). La semaine passée, dans le localité de Goré, sise dans cette région, plusieurs incursions de groupes armés basés en RCA ont encore causé la mort de plus d’une trentaine de civils. Une opération conjointe entre les forces armées tchadiennes et centrafricaines a permis de neutraliser quelques membres de ces groupes, ce qui n’a pas empêché de nouvelles attaques les 17 et 19 mai dernier, toujours près de la frontière centrafricaine. Une quarantaine de personnes y ont à nouveau laissé leur vie, tandis que plusieurs centaines d’habitations ont été détruites, entraînant également des déplacements de populations en interne. Ces attaques récurrentes, depuis deux mois, de groupes qui assassinent hommes, femmes et enfants dans le sud-ouest tchadien alimente le dépit à l’endroit du gouvernement tchadien dit de Transition dirigé par Mahamat Idriss Déby, successeur de son père qui a régné entre 1990 et 2021 à la tête du pays.

Afrique du Nord/Moyen-Orient

Israël/Territoires palestiniens

La visite d’Itaar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale d’Israël, sur l’esplanade des Mosquées de Jérusalem le 21 mai dernier a suscité la colère de la Jordanie et de l’Égypte, tandis que les États-Unis ont exprimé leur « mécontentement » pour ce qui est considéré comme une nouvelle provocation de la branche dure du gouvernement israélien. Itaar Ben-Gvir, issu de l’extrême droite la plus radicale et autrefois condamné à de multiples reprises pour incitation à la haine raciale, s’était déjà rendu en janvier sur ce lieu de l’esplanade des Mosquées (mont du Temple pour la communauté juive) situé dans le secteur palestinien de la ville, occupé depuis 1967 puis annexé par Israël. Cette visite est d’ailleurs survenue quelque jours après la Journée de Jérusalem qui célèbre cette conquête israélienne. Pour rappel, ce site est administré par la Jordanie au titre de l’accord de paix de 1994, mais son accès est, de fait, contrôlé par les forces de sécurité israéliennes. Les règles stipulent que les non-musulmans peuvent s’y rendre à certaines heures mais sans y prier, un principe régulièrement bafoué  par certains juifs nationalistes. Le Hezbollah, groupe paramilitaire islamiste chiite basé au Liban a organisé en représailles des manœuvres à munitions réelles simulant des attaques contre Israël. Conséquence de ce regain de tensions sur fond de provocations politiques, le conflit israélo-palestinien aurait causé plus de 200 morts depuis le début de l’année.

Amériques

Equateur

Menacé par une procédure de destitution, le président Guillermo Lasso, en poste depuis mai 2021, a décidé le 17 mai de dissoudre l’Assemblée nationale « en raison d’une grave crise politique et de troubles intérieurs ». Des élections anticipées devraient donc avoir lieu d’ici trois mois, échéance durant laquelle des manifestations pourraient avoir lieu, notamment dans la capitale Quito. La Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur, qui avait été à l’origine d’un important mouvement de contestation en juin 2022, a condamné cette décision de dissolution de l’Assemblée, mais sans donner pour l’heure de mot d’ordre de rassemblement.

Mexique

Situé à situé à 70 kilomètres au sud-est de Mexico, le volcan Popocatepetl enregistre un inquiétant regain d’activité depuis le 15 mai. En conséquence, le Centre national de prévention des catastrophes (Cenapred) a relevé son niveau d’alerte et à recommandé aux personnes vivant dans les zones proches à se préparer à une possible évacuation. L’activité du volcan perturbe les déplacements terrestres, mais aussi aériens en raison des fumées et cendres qui peuvent atteindre plusieurs kilomètres d’altitude. Ce fut le cas ces derniers jours à l’aéroport de Puebla ainsi qu’à Mexico City où les opérations ont été suspendues à plusieurs reprises, entraînant annulations et retards.

Asie/Pacifique

Bangladesh/Myanmar

Le Bangladesh National Party (BNP), premier parti d’opposition, appelle à de nouvelles manifestations dans l’ensemble du pays les 26 et 27 mai afin de réclamer la démission de l’actuel gouvernement dirigé par l’Awami League. Avec les élections générales de janvier 2024 en ligne de mire, des affrontements entre partisans adverses ou avec les forces de l’ordre sont toujours à craindre, à l’instar des rassemblements du 19 mai dernier qui ont fait au moins 70 blessés.

Europe

Italie

Les violentes intempéries qui ont frappé la région d’Émilie-Romagne, au nord du pays, font état à ce jour de 14 morts, 26 300 déplacés et de nombreuses perturbations logistiques (dégâts matériels, blocages routiers, annulations de trains, coupures de courant, etc.). Les environs des villes de Bologne, Cesena, Ravenne et Rimini ont été les plus touchés tandis que les risques de glissements de terrain demeurent, en dépit d’une baisse des précipitations. À l’extrême sud du pays, en Sicile, c’est le mont Etna qui est entré en éruption le 21 mai dernier, entraînant la fermeture temporaire de l’aéroport international de Catane-Fontanarossa.