Relancés lors de la visite d’Emmanuel Macron à Washington en décembre 2022, les pourparlers concernant la durée des visas E1 et E2 viennent d’aboutir à un accord, aux conclusions rapportées la semaine dernière par Gérard Darmanin, ministre de l’Intérieur, en visite officielle aux États-Unis. Ces visas E1 et E2 sont attribués aux étrangers dont le pays d’origine a conclu des traités de commerce et de navigation avec les États-Unis, ce qui est le cas de la France. Les demandeurs doivent posséder au moins 50% des parts de l’entreprise ou, dans le cas contraire, occuper une fonction de supervision, de direction, ou avoir des compétences hautement spécialisées.
En 2019, sous l’administration Trump, la durée de ces visas avait été réduite de 60 à 15 mois. La raison officiellement avancée ? Une non-réciprocité et un déséquilibre entre l’offre américaine pour les entrepreneurs français et l’offre française proposée aux citoyens américains.
Un terrain d’entente trouvé
Déjà mobilisé sur ce sujet, Roland Lescure – à la tête de la première circonscription des Français établis hors de France avant d’être remplacé par son suppléant Christopher Weissberg – était d’abord parvenu à une prolongation de 15 à 25 mois. Une avancée appréciable mais visiblement insuffisante, puisque les négociations se sont poursuivies. Christopher Weissberg précise dans son communiqué de presse du 19 mai 2023 : « Dès le début de mon mandat, de nombreux Françaises et Français aux États-Unis m’ont interpellé sur la nécessité d’allonger les visas E pour investir et développer des entreprises dans des conditions plus stables. De nombreux entrepreneurs avaient par ailleurs été soumis à une enquête administrative lors du renouvellement de leur visa qui les avait contraints à rester plusieurs mois en France. »
Après plusieurs années de discussions, les administrations des deux pays ont enfin trouvé un terrain d’entente. L’allongement du délai de validité de deux à quatre ans des visas va prendre effet dans les semaines à venir. « Après la tenue de « Choose France » pendant laquelle 13 milliards d’euros d’investissements ont été levés, nous ne pouvons que nous réjouir de ces simplifications administratives à venir », conclut le parlementaire.