Afrique
Burkina Faso
Le terrorisme continue de gangréner le sol burkinabé. En témoigne cette nouvelle attaque perpétrée le 16 juin dernier par un groupe djihadiste qui a tué 11 personnes dans le village de Sara, à une centaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays au sud-ouest du Burkina. Les groupes terroristes, venus essentiellement du Mali et du Niger voisins, sont présents depuis 2015 et sévissent habituellement dans le nord et l’est du pays, des zones à éviter strictement. Le gouvernement burkinabé, qui tente vainement d’endiguer cette criminalité, ne contrôlerait selon les observateurs que 65% de son territoire.
Mali
Le référendum constitutionnel du 18 juin dernier – qui propose notamment un renforcement du pouvoir présidentiel – a été perturbé par des groupes armés venus du nord du Mali autour de la ville de Kidal, où le matériel électoral n’a pu être acheminé. Dans la région de Ménaka, non loin de la frontière nigérienne, l’accès aux urnes n’a pu être organisé que dans la seule capitale régionale pour cause d’insécurité. Quelque 3 000 observateurs ont suivi le scrutin dans le cadre la Mission d’observation des élections au Mali (qui comprend 43 organisations de la société civile malienne) et la participation du corps électoral a été estimée à 27%. Les résultats, attendus ce mercredi 21 juin, risquent d’être contestés par l’opposition au regard de ce faible taux de participation.
Nigeria
Élu en février puis investi le 29 mai dernier, le nouveau président Bola Tinubu est déjà sur la sellette, tandis que les réformes économiques de son gouvernement aggravent l’insécurité généralisée du pays. Les prix des carburants ont notamment triplé après l’annonce de la suppression de leur subvention à compter du 30 juin. Paradoxe, le Nigeria est le premier producteur africain de pétrole mais ses faibles infrastructures de raffinage le contraignent à importer ses besoins en carburants, jusqu’alors subventionnés. En réponse à cette décision gouvernementale, la Banque centrale du Nigeria a supprimé le régime de taux de change fixe du naira, la monnaie nationale, causant la chute de sa valeur de 36% en un jour. Durant son mandat, le controversé Bola Tinubu, accusé à maintes reprises de délits de corruption, devra aussi tenter d’infléchir une insécurité galopante dans le pays le plus peuplé du continent, miné par les violences des groupes djihadistes ou séparatistes.
Ouganda
L‘Afrique de l’Est n’est pas épargnée par la violence djihadiste. Dans la nuit du 17 au 18 juin, c’est un lycée de l’ouest de l’Ouganda, dans le district de Kasese, à seulement deux kilomètres de la République démocratique du Congo, qui a été victime de ce type d’attaque. Un mouvement rattaché au groupe Etat islamique – la milice islamiste des Forces démocratiques alliées (FDA), composée à l’origine de rebelles ougandais – a pénétré au sein de lycée Lhubiriha et massacré 41 personnes. Si 17 élèves ont pu survivre, 6 autres ont été enlevés et emmenés par les assaillants en RDC, dans le parc national des Virunga.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Israël/Territoires palestiniens
La ville de Jénine, en Cisjordanie, a été le théâtre de très violents affrontements ce 19 juin après que les forces israéliennes ont été, selon l’état-major de Tsahal, pris dans une embuscade. Au terme de douze heures de combats qui ont conduit l’armée israélienne à utiliser des hélicoptères de combat – ce qui n’était pas arrivé en Cisjordanie depuis le début des années 2000 – au moins cinq Palestiniens auraient été tués et près de cent blessés. Du côté israélien, sept soldats ont également été blessés. Ce nouvel épisode de violence illustre l’extrême tension qui continue de prévaloir dans les Territoires occupés, alors que les autorités israéliennes viennent d’annoncer la construction de 4 500 nouveaux logements en Cisjordanie.
Liban
Symbole du désastre économique et financier qui frappe le Liban, les banques locales font régulièrement l’objet d’actes de vandalisme. Ce fut encore le cas le le 15 juin dernier lorsque plusieurs établissements bancaires de Beyrouth ont été saccagés par des militants du collectif « Le cri des déposants ». Des dégradations qui peuvent se muer en braquages, parfois du fait de clients munis de fausses armes à feu, justifiant leur geste par le désir de récupérer leurs économies que les banques ne sont plus en mesure de leur restituer. La crise économique qui touche le Liban est considérée par la Banque mondiale comme l’une des plus brutales au monde depuis le XIXe siècle.
Amériques
Argentine
Plusieurs groupes indigènes ainsi que des partis politiques et des organisations syndicales sont vent debout contre Gerardo Morales – gouverneur de la province de Jujuy, au nord-ouest du pays – et la réforme constitutionnelle qu’il a promue. En Argentine, État décentralisé, chaque province dispose en effet de son propre gouvernement et de sa propre Constitution. Les pourfendeurs de ce nouveau texte, approuvé le 16 juin dernier, craignent notamment une atteinte à la liberté de contestation politique ainsi que des pouvoirs accrus pour le gouverneur à la tête de cette région touristique et minière. Des barrages routiers sont érigés en plusieurs endroits de la province et le mouvement, quoique réprimé, gagne en intensité, notamment dans la ville de Purmamarca où les forces de l’ordre ont eu recours aux gaz lacrymogènes et où 27 personnes ont récemment été arrêtées.
Brésil
La partie méridionale du Brésil est encore soumise aux intempéries. En février dernier, au moins 65 personnes avaient perdu la vie dans des inondations provoquées par de fortes pluies dans l’État de São Paulo, au sud-est du pays. Les 15 et 16 juin derniers, c’est un cyclone extratropical qui a déferlé sur l’État de Rio Grande do Sul (à l’extrême sud, frontalier avec l’Uruguay) touchant sa capitale Porto Alegre. Les pluies torrentielles et les vents violents ont fait près de 13 victimes à ce jour, tandis que plusieurs personnes restent portées disparues.
Guatemala
Le premier tour des élections générales aura lieu ce dimanche 25 juin dans un contexte qui suscite des doutes quant à sa probité. Pour rappel, plusieurs prétendants à la présidentielle ont été récemment écartés de la course à la magistrature suprême, notamment le favori des sondages, Carlos Pineda, évincé par la justice et le Tribunal supérieur électoral (TSE) à la demande d’un parti concurrent. Ce fut également le cas pour la candidate de gauche Thelma Cabrera, issue des peuples autochtones mayas, ou encore Roberto Arzu, fils de l’ancien président Alvaro Arzu (1996/2000). Fin mai, c’était l’ancien chef du parquet anticorruption, Stuardo Campos, qui était arrêté. Les candidats écartés ont appelé leurs soutiens à manifester contre le Tribunal supérieur électoral (TSE) dans la capitale Guatemala City, accusé d’agir en sous-main pour maintenir des institutions autoritaires et corrompues.
Asie/Pacifique
Philippines
Quelque 13 000 personnes ont dû être évacuées après l’éruption, le 11 juin, du volcan Mayon, l’un des plus instables parmi les 24 que compte l’archipel. Le niveau d’alerte a été fixé à 3 sur une échelle de 5 par le Philippine Institute of Volcanology and Seismology. et les autorités déconseillent toute présence dans un rayon de 6 km autour de la zone en raison des risques de retombées volcaniques.