Afrique
Mali
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), créée en 2013 pour tenter d’endiguer les avancées djihadistes, prendra fin le 31 décembre 2023. Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté en ce sens le 30 juin dernier, suite à une demande du ministre des Affaires étrangères malien. En toute logique, la perspective du départ des forces onusiennes – dont la mission a été qualifiée d‘«échec» par la junte au pouvoir – est de nature à renforcer le risque d’attaques terroristes sur le territoire malien.
Sénégal
Macky Sall, président en exercice depuis 2012, réélu en 2019, a annoncé le lundi 3 juillet qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. Ses opposants lui prêtaient pourtant cette intention qu’ils jugeaient néanmoins illégale, au titre de la réforme de la Constitution votée en 2019 et stipulant que le chef d’État ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Macky Sall avait cependant laisser planer le doute, déclarant notamment que cette disposition ne le concernait pas et considérant qu’il avait commencé son premier mandat avant cette réforme. L’annonce de sa non-candidature à la présidentielle de février 2024 devrait permettre d’apaiser la tension qui régnait depuis plusieurs mois autour de cette question et de l’inéligibilité d’Ousmane Sonko, le leader de l’opposition, condamné le 1er juin dernier à deux ans de prison dans une affaire de mœurs. Les troubles sociaux qui ont secoué le Sénégal ces derniers mois ont été les plus violents que le pays ait connu depuis des années, avec un bilan de seize morts selon les autorités, estimé à trente victimes selon l’opposition.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Région
L’autodafé d’un exemplaire du Coran par un réfugié irakien en pleine célébration de l’Aïd el-Kebir, le 28 juin dernier devant la plus grande mosquée de Stockholm, a suscité l’ire de nombreux pays musulmans, et particulièrement de l’Irak. Des manifestants ont ainsi réussi à pénétrer dans l’ambassade de Suède à Bagdad avant d’être délogés par les forces de l’ordre, tandis que des drapeaux suédois et LGBT étaient brûlés par des centaines de manifestants. Unanimement condamné par la Suède, l’Union européenne et l’ensemble des pays musulmans, cet autodafé risque cependant de nourrir de nouvelles réactions hostiles à l’encontre des intérêts occidentaux, particulièrement dans les pays du Moyen-Orient.
Amériques
Brésil
Les ennuis judiciaires s’abattent sur l’ancien président Jair Bolsonaro, condamné le 30 juin dernier à huit ans d’inéligibilité pour « abus de pouvoir » par le Tribunal électoral brésilien. En cause, son discours prononcé en juillet 2022, annonçant son intention de « corriger des failles » dans le vote électronique des présidentielles avec la participation de l’armée. S’il a fait appel de cette décision, le président déchu reste mis en cause dans cinq affaires et plus d’une quinzaine de procédures devant le Tribunal électoral. Au regard de la popularité dont il continue de jouir, de sa base militante et des périodes de troubles qui ont jalonné sa carrière politique, la tension sociale pourrait gagner en intensité dans les semaines à venir au Brésil.
Venezuela
La perspective de l’élection présidentielle de 2024 témoigne d’un durcissement du pouvoir chaviste incarné depuis 2013 par Nicolás Maduro. Ainsi, Maria Corina Machado, l’une des favorites de ce futur scrutin, a été interdite de toute fonction publique par le contrôleur général de l’administration vénézuélienne le 30 juin dernier, accusée d’avoir participé au « réseau de corruption » de Juan Guaidó, lorsque ce dernier avait été désigné président par intérim par l’Assemblée nationale en janvier 2019. Maria Corina Machado est la troisième figure de l’opposition à faire l’objet d’une impossibilité d’habilitation à cette élection. Par ailleurs, le pouvoir a décrété mi-juin le renvoi de la totalité des membres du Tribunal supérieur électoral (TSE), composé pour la première fois depuis près de vingt ans de membres de l’opposition. Ces derniers indicateurs augurent de doutes sur la probité de ce futur scrutin, tandis que des rassemblements entre les pro et anti-Maduro pourraient donner lieu à de fortes tensions dans les semaines à venir.
Europe
Lituanie
Le sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) attendu les 11 et 12 juillet prochains à Vilnius devrait revêtir un caractère particulièrement sensible dans le contexte de l’invasion russe en Ukraine. Le renforcement de la défense des Etats membres et une présence plus prononcée sur la flanc oriental de l’organisation feront notamment partie des sujets abordés. Lors d’une conférence de presse à Kiev, en présence du président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, le président Volodymyr Zelensky a de son côté indiqué qu’il attendait de ce sommet « un signal très clair et intelligible » permettant à l’Ukraine de « devenir un membre à part entière de l’Otan après la guerre ». Compte tenu des impératifs de sécurité entourant ce sommet, de fortes perturbations logistiques sont à anticiper. Ainsi plus d’une centaine de vols à destination et au départ de Vilnius auraient déjà été annulés. Par ailleurs, des revendications sectorielles pourraient également utiliser l’événement comme une chambre d’écho, à l’image des policiers lituaniens dont une partie a décidé de manifester pour protester contre leur faibles niveaux de salaires.