Comme de nombreux Français, Quentin a fait le choix de travailler à Genève pour mieux gagner sa vie tout en continuant à vivre dans l’Hexagone. Il est aisé de comprendre une telle motivation. À titre d’exemple, depuis le début de cette année, le salaire minimum du canton de Genève atteint 4 368 francs suisses brut, soit environ 4 400 euros pour 42 heures de travail par semaine. Une situation qui, en dépit de cet évident attrait salarial, comporte aussi ses contraintes. C’est le cas notamment avec le temps passé dans les trajets – « 2h45 de trajets par jour ! », précise-t-il – , sans compter les frais de carburants et de péages « Je pense continuer encore cinq ans avant de retrouver une activité salariale près de chez moi », affirme Quentin aujourd’hui.
« Il n’y a pas de sécurité de l’emploi comme en France »
Par ailleurs, une forme de précarité inhérente au très convoité marché du travail en Suisse fait dire au Français « qu’il n’y a pas de sécurité de l’emploi comme en France ». Une assertion à relativiser néanmoins dans le sens où les contrats de travail suisses permettent tout de même de se référer à un cadre juridique qui définit la nature de son travail ainsi que les obligations des parties, salarié comme employeur. Le rapport des salariés au travail semble également différer en Suisse, Quentin précisant que ces derniers « n’hésitent pas à faire des heures supplémentaires de peur d’être remplacés. »
De surcroît, la présence étrangère, et particulièrement française, sur le marché du travail suisse peut parfois nourrir quelques ressentiments chez certains salariés helvètes. Une sensation soulignée par Quentin qui désigne une forme de « discrimination de la part de nos collègues suisses », ces derniers considérant que ces occupations d’emploi se font au détriment des salariés locaux. Pour autant, la Suisse n’est pas près d’en avoir fini avec son attractivité aux yeux des Français, comme en témoigne la présence de 200 000 d’entre eux en poste de l’autre côté de la frontière.