Si pour certains Français, s’expatrier sur un coup de tête est envisageable, pour les propriétaires d’animaux de compagnie, cela relève de l’inimaginable. En effet, depuis les épidémies de grippe aviaire et porcine de ces dernières décennies, la législation est devenue très rigoureuse concernant le transfert d’animaux d’un pays à un autre. Pour Dominique Lachapele, docteur vétérinaire et créatrice du site AniVetVoyage spécialisé en conseils et formalités pour préparer son voyage avec son animal de compagnie, il faut commencer les démarches « au moins six mois avant le départ pour les pays qui ont de grandes exigences. Et dans les autres cas, il faut s’y prendre a minima quatre mois à l’avance. »
Le vaccin contre la rage obligatoire
Lorsque Magaly a décidé de s’expatrier avec son chien en 2021, elle ne s’attendait pas à devoir faire face à autant de démarches. « Il faut vraiment s’armer de patience et ne pas avoir peur des papiers et des procédures », explique celle qui vit désormais au Costa Rica. Magaly a commencé par consulter son vétérinaire afin de connaître la procédure à suivre : « il fallait notamment que l’animal ait tous ses vaccins à jour ».
Parmi ces vaccins, celui contre la rage est « obligatoire pour voyager dans l’Union Européenne, entrer dans l’UE et aller dans la plupart des pays tiers ». Mais ce vaccin n’est souvent pas le seul obligatoire: « certains pays demandent beaucoup plus », explique Dominique Lachapele, citant notamment l’exemple de la Nouvelle Calédonie, de la Polynésie, de l’Australie, de la Nouvelle Zélande, de l’Afrique du Sud, de l’Islande ou encore du Japon. Pour connaître les conditions exactes d’entrée dans ces différents pays, la vétérinaire conseille de se référer à la Direction départementale de la protection des populations (DDPP).
Un animal en mauvaise santé ne pourra pas voyager
L’étape des vaccins passée, il est indispensable de s’assurer d’avoir en sa possession certains documents. Selon la vétérinaire, la liste est la suivante : « le justificatif officiel de l’identification, de la vaccination antirabique, du titrage des anticorps antirabiques si nécessaire, ainsi que le passeport européen pour les animaux vivant dans l’UE ».
Autre démarche à réaliser quelques jours avant voyage : un passage chez le vétérinaire afin d’obtenir le certificat sanitaire qui confirme que l’animal est en suffisamment bonne santé pour voyager. « S’il semble malade, il sera interdit de voyage », prévient la vétérinaire. Elle explique aussi qu’ »en fonction des exigences du pays d’arrivée, il est rempli par le vétérinaire traitant ou par un vétérinaire officiel ». En effet, certains pays demandent que les papiers de l’animal soient établis par un vétérinaire officiel, c’est-à-dire un vétérinaire « désigné par l’autorité centrale compétente du pays qu’il représente » explique la créatrice d’AniVetVoyage.
Les tranquillisants sont « fortement déconseillés »
Une fois tout l’aspect administratif réglé, reste à préparer les bagages. Dans le cas d’une expatriation par avion, il faut acheter une cage homologuée pour l’avion, agréée IATA (Association internationale du transport aérien). Pour habituer son chien à cet environnement qui pourrait être angoissant, Magaly a laissé cette cage dans la pièce principale de son domicile pendant un temps, elle y a disposé des affaires lui appartenant pour qu’elle prenne son odeur et a fait en sorte que son chien y s’y familiarise.
Avant le décollage, elle n’a en revanche pas souhaité donner de tranquillisant à son chien. Ceux-ci sont en effet « fortement déconseillés pour un animal en soute ou fret », selon Dominique Lachapele. Le vétérinaire de Magaly lui avait dit la même chose: « ce genre de médicament peut être fatal à l’animal : il peut diminuer son rythme cardiaque, lui faire courir un risque d’hypothermie et surtout, si le chien se réveille en plein vol, il risque une crise cardiaque en raison du stress engendré ».
>> Certains pays imposent une quarantaine
Même si ce n’était pas le cas pour Magaly au Costa Rica, certains pays imposent une quarantaine pour les animaux entrant sur leur sol. « La quarantaine permet de mettre l’animal dans une zone sécurisée pendant plusieurs jours pour surveiller qu’il n’apporte pas de maladies », note la vétérinaire Dominique Lachapele. Elle propose des fiches pays expliquant les formalités de ces quarantaines en fonction de la destination.