Année après année, le défi lancé aux assurances santé internationales ne cesse de se compliquer. L’enjeu, hautement prioritaire, concerne la maîtrise des dépenses de santé de leurs clients, tout en leur garantissant l’accès à des soins de qualité. Un véritable casse-tête, dans un monde où il existe une myriade de systèmes de santé, parfois très différents d’un pays à l’autre, avec des écarts de tarifs parfois étourdissants, y compris au sein d’un même pays. Et surtout, où la notion de santé-business l’emporte de plus en plus sur celle des tarifs dits « conventionnés », tels qu’on les connaît en France.
La définition officielle des « UCR » est donc d’évaluer « le montant payé pour un acte médical, dans une zone géographique précise, sur la base du montant habituellement facturé par les professionnels de santé dans cette zone géographique, pour un acte médical donné ou similaire ». Dans certains cas, cette évaluation est d’ailleurs utilisée pour encadrer les tarifs pratiqués, notamment aux Etats-Unis.
Protéger les clients contre les tarifs abusifs
Comprendre ce que sont les « UCR », c’est donc comprendre le fonctionnement de son assurance santé internationale. Et notamment pourquoi celle-ci vous oriente, en priorité, vers les réseaux de médecins partenaires, dont les pratiques et tarifs ont fait l’objet d’accords préalables, en l’occurrence dans le respect des « UCR ». C’est dans cette même logique de protection de ses clients, face aux dérives possibles, que la compagnie d’assurance vous demandera un devis préalable à toute prescription ou acte médical, lorsque vous souhaitez faire appel à un professionnel de santé ne faisant pas partie des réseaux partenaires.
Toutefois, les « UCR » ne sont pas les seuls remparts face à l’augmentation du coût de la santé à travers le monde. De plus en plus de pays réagissent pour tenter d’endiguer la flambée des tarifs, à commencer par les Etats-Unis, pays de tous les records en matière de frais médicaux. Un an après son adoption par le Congrès américain, le « No Surprise Act » est entré en vigueur en janvier 2022, avec pour objectif d’éviter aux patients la douleur d’une facture médicale supérieure au montant attendu. Une réglementation fédérale renforcée, quelques mois plus tard, par une série de mesures rendant obligatoire la transparence des tarifs médicaux.
Pour Franck Pajot, Président d’Hyphen Mobility, les assurés ont eux aussi leur rôle à jouer. « Sans maîtrise des coûts, c’est le montant des cotisations qui s’envole », observe le courtier en assurances santé internationales, spécialisé sur le Canada, les États-Unis et l’Amérique Latine, « Les retours que nous avons de nos partenaires sont plutôt rassurants, poursuit-il. Il semble qu’il y ait une véritable prise de conscience, sur la nécessité d’être plus attentif à ses dépenses de santé, finalement comme on l’est chaque jour dans de nombreux domaines. » Et il y a urgence : l’an dernier, certains contrats d’assurance avaient connu une augmentation inédite supérieure à 25%.