« Depuis cinq ans, je passe une heure par jour sur les routes pour aller travailler », affirme Amel. Une contrainte compensée néanmoins par des conditions de travail qu’elle juge « nettement meilleures qu’en France », sans compter un gain notable « en termes de salaire ». Autre différence selon Amel, une meilleure séparation du temps passé entre vie personnelle et activité professionnelle, une découverte qui l’a « agréablement surprise ».
« Les employeurs font passer des tests de langue »
Une chose est sûre, les opportunités d’emploi ne vont pas manquer outre-Rhin. Au forum de Davos, en janvier dernier, le chancelier Olaf Scholz définissait désormais l’Allemagne comme « un pays d’immigration », tandis que l’office national pour l’emploi estimait plus récemment qu’il faudrait quelque « 400 000 arrivées [de travailleurs] par an pour compenser les départs à la retraite ». L’Allemagne est en effet un pays vieillissant, doté d’une faible démographie – avec 1,5 enfant par femme, contre 1,8 en France (source Institut national d’études démographiques, sept. 2022).
Cet accès au marché du travail allemand recèle aussi des opportunités pour les travailleurs transfrontaliers, essentiellement issus d’Alsace ou de Moselle. Quant au contexte administratif d’un tel statut, Amel préconise de « se renseigner sur les questions fiscales, souvent peu claires et alambiquées ». Elle conseille par ailleurs d’être suffisamment performant en allemand car dans certaines professions, « les employeurs font passer des tests de langue ». Au quotidien, Amel laisse à nouveau parler son expérience, rappelant qu’il convient d’être « prêt à affronter les longs trajets en transport en commun ou les bouchons sur la route ».