« Autrefois mon activité était basée à Metz mais la société pour laquelle je travaille a décidé d’installer des bureaux au Luxembourg. On m’a alors proposé un poste que j’ai accepté. Cela fait maintenant treize ans que je franchis la frontière franco-luxembourgeoise pour m’y rendre. » Après plusieurs années d’exercice au Luxembourg, la transfrontalière n’envisage pas de revenir travailler en France. D’autant que les opportunités d’emploi ne semblent pas près de se tarir sur le territoire du Grand-Duché. Selon Imene, « le pays est en constante évolution, chaque jour de nombreuses entreprises s’implantent ici ». En 2019, le pays en comptait plus de 41 000 d’après l’Institut national de la statistique luxembourgeois.
« J’apprécie qu’on ne s’attarde pas sur mon nom de famille mais plutôt sur mes atouts professionnels »
Un autre point positif sur le marché du travail luxembourgeois est la primauté des compétences sur toute autre considération. Un fait confirmé par Imene : « Étant d’origine maghrébine, j’apprécie qu’on ne s’attarde pas sur mon nom de famille mais plutôt sur mes atouts professionnels. J’apprécie de ne pas être réduite à ma seule origine. » Néanmoins tout n’est pas si rose au quotidien, car en dépit de rémunérations plus avantageuses qu’en France – à titre d’exemple le salaire minimum brut s’élève à 2 408,24 euros pour un emploi non qualifié depuis janvier 2023 –, les inconvénients sont réels, en premier lieu au niveau des déplacements quotidiens. « Je dois compter une heure de transport entre mon domicile et mon travail quand il n’y a pas d’accident ou de saturation sur les routes », explique-t-elle.
Pour pallier cet impondérable qui concerne un grand nombre de frontaliers, certains employeurs luxembourgeois peuvent faire preuve de flexibilité en termes d’aménagement horaires, d’autres privilégiant le cas échéant un recours au télétravail. Comme Imene, quelque 112 500 frontaliers français travaillaient au Luxembourg en 2022, selon les données de Statistiques.lu, soit quasiment la moitié de l’ensemble des autres travailleurs frontaliers, essentiellement belges et allemands.