« Si tous les Français de l’étranger n’ont pas vocation à adhérer à la Caisse des Français de l’étranger, nous sommes convaincus qu’il existe un vivier important d’adhérents potentiels auprès de personnes qui ne la connaissent pas ou pensent, à tort, ne pas […] pouvoir y accéder », expliquait Éric Pavy, directeur général de la CFE, le 30 juin 2023. Depuis le renouvellement de son conseil d’administration en mars 2022, l’organisme de protection sociale a établi de nouvelles directives pour élargir son nombre d’adhérents, en améliorant notamment ses services d’accompagnements en ligne et en ciblant davantage les entreprises.
Une souscription ouverte à tous les Français de l’étranger
Alors que la caisse couvrait près de 200 000 personnes en 2018, ce chiffre est tombé à 176 000 en 2022 selon ses rapports annuels. « En théorie, tous les Français de l’étranger peuvent souscrire à la CFE », souligne le directeur général. Couverture santé, du risque d’accident de travail ou de maladie professionnelle, possibilité de cotiser pour la pension de retraite française à l’étranger : la caisse propose « des garanties similaires à celles de la sécurité sociale française ». Elle présente également une offre de cotisation dite « catégorie aidée » pour les personnes ayant des revenus plus modestes, à hauteur de 210 € par trimestre.
Mais si la CFE a enregistré une bonne dynamique sur les contrats individuels santé avec une augmentation de 4%, ce n’est pas le cas des contrats dits collectifs. Car il existe deux types d’adhésion à la CFE : l’adhésion individuelle pour les particuliers, et l’adhésion collective, portée par les entreprises pour leurs salariés. « Les contrats collectifs ont légèrement décru », admet Éric Pavy, sans préciser de chiffres. « Nous subissons toujours les effets de la réduction des expatriations par les entreprises, très fortes depuis la pandémie. » Pour reconquérir cette catégorie d’adhérents, la CFE déclare vouloir « renforcer les actions à destination des entreprises » en 2023.
Vers un accompagnement personnalisé
Et pour améliorer son système d’accompagnement, la CFE envisage « une refonte complète » des espaces en lignes pour ses clients. Elle permettra notamment aux adhérents de mieux interagir avec la caisse, mais aussi de mettre en place de nouveaux services digitaux. Autre projet à venir : une expérimentation de « produits locaux » au Brésil et en Argentine, en plus des cinq formules de remboursement qui existent en fonction des différentes régions du monde. « [Ils] intégreront la protection de base de la CFE et une protection complémentaire de haut niveau », explique le DG. Cette protection supplémentaire inclut notamment la mise en place d’un réseau d’établissements de santé appliquant le tiers-payant mais aussi une prise en charge renforcée des soins.
« Nous avons déjà un produit local qui présente un vif succès : EmiratExpatSanté », se réjouit Éric Pavy. Le succès de cette offre, destinée aux Français résidents aux Émirats arabes unis ou qui projettent d’y partir, est largement dû à l’attractivité du pays : la population française y a encore augmenté de plus de 10% entre 2021 et 2022 selon les registres consulaires.
>> Aucun délai de carence en cas de retour en France
L’affiliation à la CFE facilite le retour en France pour les expatriés : « En temps normal, quand vous êtes né français et que vous revenez d’un pays étranger (hors UE), il y a trois mois de carence pendant lesquels vous ne pouvez pas être affilié à une caisse d’assurance-maladie. […] En revanche, ces trois mois ne s’appliquent pas pour les ex-affiliés à la Caisse des Français de l’étranger », explique Pascale Poujol, chargée de la mission relation internationale à la Caisse nationale d’assurance-maladie.