Actualités internationales
Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 18 au 24 juillet
Tour d’horizon de l’actualité internationale, avec notre partenaire International SOS, pour la période du 18 au 24 juillet.
Afrique
Afrique du Sud
L’armée a été déployée le 14 juillet dernier dans les provinces de Limpopo et Mpumalanga (au nord-est du pays), Free State (centre) et KwaZulu-Natal (littoral est) après qu’une vingtaine de camions transportant pour la plupart du chrome et du charbon ont été incendiés en différentes parties de ces territoires. Les motivations des assaillants demeurent floues, les enquêteurs évoquant de possibles règlements de compte entre groupes mafieux.
Par ailleurs, la veille de ce large déploiement militaire, la justice sud-africaine a décidé le retour en détention de l’ancien président Jacob Zuma (de 2009 à 2018), contraint de finir de purger une peine de quinze mois d’emprisonnement pour outrage. Incarcéré en juillet 2021, l’ancien chef d’État, aujourd’hui âgé de 81 ans, avait pourtant été remis en liberté conditionnelle deux mois plus tard pour raison médicale. Mais au lendemain de ce nouveau revirement judiciaire, on apprenait par la voix de son porte-parole que M. Zuma venait de rallier Moscou pour y suivre des soins et qu’il serait « de retour dans le pays quand ses médecins auront terminé son traitement ». Ce contexte amène les autorités à suivre la situation sécuritaire de manière très attentive. Les émeutes déclenchées par la première incarcération de Jacob Zuma en juillet 2021 avaient alors embrasé le pays, causant la mort de plus de 350 personnes.
Kenya
Six personnes ont perdu la vie et des centaines d’autres ont été arrêtées au cours des manifestations initiées début juillet pour protester contre la hausse des prix et l’instauration de nouvelles taxes. Le leader de l’opposition, Raila Odinga – ancien Premier ministre de 2008 à 2013 puis candidat défait aux présidentielles de 2017 et 2022 –, maintient néanmoins la pression sur le gouvernement et appelle à de nouvelles manifestations, actes de désobéissance civile et grèves dans l’ensemble du pays.
De son côté, le président William Ruto a interdit ces nouveaux rassemblements, affirmant que le gouvernement ne « pouvait accepter l’anarchie » dans le pays. La plupart des grands centres urbains kényans ont été touchés par cette mobilisation sociale mais les heurts les plus violents avec les forces de l’ordre concernent essentiellement la capitale Nairobi et les villes de Mombasa (cité portuaire du sud du pays) et Kisumu (à l’ouest, sur les rives du lac Victoria).
République démocratique du Congo
Avec l’élection présidentielle de fin décembre en ligne de mire, la situation politique, sécuritaire et sociale reste très préoccupante en RDC. Les rebelles du M23, qui sèment le chaos depuis plusieurs années dans l’est du pays, auraient fait onze nouvelles victimes le 16 juillet dernier dans le village de Bukombo, au nord-ouest de Goma, capitale régionale du Nord-Kivu. Les exactions de ce groupe armé – appuyé en sous-main par le Rwanda voisin – ont déjà provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes.
Dans l’ouest du pays, le conflit intercommunautaire entre les peuples Yaka et Téké (autour d’un litige lié à une redevance coutumière et à l’accès à la terre) a déjà provoqué la mort de plus de 3 000 civils et l’exil de 160 000 personnes. Au plan politique, l’opposition dénonce la répression dont elle fait l’objet. Le 13 juillet, Cherubin Okende, ancien ministre des Transports et proche de l’opposant Moïse Katumbi, a été retrouvé criblé de balles dans sa voiture sur l’une des principales artères de la capitale Kinshasa.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Israël
La tension reste extrêmement vive entre les communautés israélienne et palestinienne, accentuée par la politique autoritaire du nouveau gouvernement de coalition israélien, composé depuis décembre dernier d’ultraorthodoxes et de figures de l’extrême droite nationaliste. Le 16 juillet, c’est un Palestinien qui a tiré avec un fusil d’assaut M-16 sur une voiture arrêtée au check-point Tekoa, près de Bethléem (Cisjordanie, à environ 10 km de Jérusalem). Trois Israéliens ont été blessés dans cette attaque, dont deux enfants. L’assaillant a pu être arrêté par les forces israéliennes quelques heures plus tard, au terme d’un raid qui a blessé une quinzaine de Palestiniens. Depuis le début de l’année, 195 Palestiniens et 27 Israéliens ont été tués, conséquence notable de l’escalade de ce conflit.
Amériques
Guatemala
C’est une étrange séquence électorale qui a ponctué le premier tour de la présidentielle guatémaltèque du 25 juin dernier, pour laquelle vingt-deux candidats étaient en lice. À la surprise générale, c’est Bernardo Arevalo, du parti social-démocrate Semilla, qui s’est qualifié pour le second tour du 20 août prochain pour affronter Sandra Torres, favorite des sondages et épouse de l’ancien président Alvaro Colom (entre 2008 et 2012). Pourtant, le 12 juillet au soir, la Cour constitutionnelle, saisie par neuf partis de droite vaincus, suspendait la participation de Bernardo Arevalo pour ce second tour en raison d’une fraude électorale présumée… avant de faire volte-face le lendemain et de confirmer finalement la présence du candidat de Semilla au second tour.
Ces derniers rebondissements viennent encore étayer les doutes sur la probité de ce scrutin auquel plusieurs candidats ont été empêché de participer pour des raisons parfois arbitraires. Ce fut notamment le cas de Thelma Cabrer, issue des peuples autochtones mayas qui représentent 40% de la population, ou encore de l’homme d’affaires de droite Carlos Pineda, jusqu’alors favori des sondages. Cette élection au Guatemala va se dérouler dans un pays où un enfant sur deux souffre de malnutrition et où juges, journalistes et fonctionnaires sont régulièrement persécutés sur fond de corruption endémique.
Asie
Thaïlande
Pita Limjaroenrat était pressenti pour devenir Premier ministre de Thaïlande, son parti progressiste Move Forward ayant remporté le plus grand nombre de sièges lors des dernières législatives en mai dernier. Pourtant, en dépit d’une coalition majoritaire à l’Assemblée nationale, les votes de la chambre haute ne lui ont pas été favorables le 13 juillet, les sénateurs restant visiblement sous l’influence de l’armée qui jugeait son positionnement trop radical. Le quadragénaire avait notamment annoncé son intention de remettre en cause les fondements du pouvoir monarchique ainsi que la loi sur le crime de lèse-majesté, rétabli en novembre 2020 au plus fort des manifestations initiées par le mouvement étudiant.
Le très fort soutien dont bénéficie Pita Limjaroenrat au sein de la jeunesse thaïlandaise pourrait relancer les mouvement de contestation populaire dans le pays, des manifestations ont d’ailleurs eu lieu ces derniers jours à travers le pays pour dénoncer la répression dont il ferait l’objet.
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