Paradis du ski l’hiver et des grands espaces, l’Alberta a construit toute son économie, et son succès, sur l’extraction des hydrocarbures. La région la plus riche du Canada se lance pourtant dans une transition énergétique colossale. Ici, des milliers d’emplois sont à pourvoir, en particulier pour les ingénieurs français dont les compétences sont très appréciées.
Avec un taux de chômage autour de 6%, l’Alberta sait bien que la main-d’œuvre locale ne suffira à combler le manque de personnel. La province voit l’arrivée d’étrangers comme une bénédiction et a développé de nombreux programmes, y compris en français, comme ALIS (Alberta Learning Information Service), le site web de référence du gouvernement provincial pour comprendre le marché de l’emploi, avec des fiches métiers et une multitude d’informations pratiques dont plusieurs en français.
Développement durable et CO₂
Dans le nord de l’Alberta, c’est donc le secteur de l’énergie (pétrole et gaz mais aussi désormais énergies renouvelables – ENR) qui recrute le plus massivement. En effet, grâce à un niveau d’ensoleillement parmi les plus élevés d’Amérique du nord, de nombreuses éoliennes et panneaux solaires ont pu être installés .
« Nous sommes dans une région pétrolifère et l’exploitation de sables bitumineux peut parfois choquer, admet Charlotte Plombin, ingénieure française employée par le géant pétrolier américain ConocoPhillips, mais nous travaillons aussi sur le développement durable. Nous essayons de réduire l’empreinte environnementale de nos productions, comme les émissions de CO₂. Il y a une prise de conscience du public et des entreprises. »
Aide à la recherche d’emploi
Au-delà du secteur de l’énergie, les francophones sont de toute façon très recherchés dans cette province anglophone, observe Marjorie Le Borgne, installée depuis cinq ans au Canada : « Quand je suis arrivée, parce que je parlais français, je gagnais un dollar de plus par heure que mes autres collègues anglophones. Les entreprises canadiennes ont aussi des clients francophones et si elles ont une ressource en interne capable d’offrir un service dans leur langue, c’est valorisable. »
Mais si vos capacités en anglais sont basiques, mieux vaut suivre des cours dans une école ou auprès d’un organisme communautaire dès votre arrivée, et trouver un petit job alimentaire. Ainsi, le Centre for Newcomers (« centre pour nouveaux arrivants » en français, ndlr) de Calgary offre une aide à la recherche d’emploi pour les étrangers. L’organisme prodigue des conseils et met en avant des sites en ligne de recherche d’emploi. Il propose également un espace de travail ainsi qu’une bibliothèque.
Un taux d’emploi élevé
Globalement, l’automobile, le tourisme, le commerce de détail, l’éducation, la santé ou encore la construction sont les secteurs d’activités où la main-d’œuvre qualifiée est très recherchée. Au centre de la province, ce sont les métiers de l’agriculture et de l’élevage qui recrutent, de l’ingénieur agronome au chauffeur de poids lourds en passant par le fermier. Les professionnels du tourisme eux aussi sont très courtisés (hôtellerie, restauration, centres de villégiature, parcs nationaux), en particulier dans les stations des Rocheuses, été comme hiver.
Les grandes métropoles d’Edmonton et de Calgary (plus grande ville d’Alberta) concentrent, elles, les demandes en gisements d’emplois tertiaires et services financiers puisque plusieurs grandes banques canadiennes y ont leur siège. Prudence toutefois : certains secteurs et professions sont soumis à des règles spécifiques. Pour en savoir plus, consultez le site Alberta Labour (travailler en Alberta) ou adressez-vous avant d’émigrer au syndicat de l’entreprise que vous visez.