« Plus de deux tiers des jeunes se montrent pessimistes quant à l’avenir de la société » révèle l’étude « Retour vers le futur : regards des jeunes en France et en Allemagne » publiée par l’Office franco-allemand pour la jeunesse (Ofaj) début 2023 à l’occasion des 60 ans du traité d’amitié franco-allemand, le Traité de l’Élysée. Menée par l’institut Kantar Public pour l’Ofaj en octobre 2022, elle rassemble les réponses de plus de 3000 jeunes Français et Allemands de 16 à 25 ans. L’objectif de l’Ofaj est de faire entendre les voix des jeunes mais aussi que leurs demandes soient « traduites en actions concrètes ».
Questionnée sur son ressenti par rapport à différentes thématiques socio-politiques, la jeunesse franco-allemande montre une inquiétude générale quant à ses perspectives d’avenir, particulièrement en ce qui concerne le changement climatique. Dans le détail, les Français se préoccupent davantage de l’inflation et du coût de la vie (48% des répondants français) et les Allemands de la guerre (56% des répondants allemands). Mais les jeunes des deux pays s’accordent sur un point : la question du climat constitue « le plus grand défi de notre époque ». C’est pourquoi des deux côtés de la frontière, « les jeunes estiment (…) que la lutte contre le changement climatique devrait être prioritaire par rapport à la poursuite de la croissance économique ».
Seulement 29% des Français satisfaits de leurs institutions politiques
L’étude souligne également un manque d’optimisme en ce qui concerne la politique : seulement 35% (Allemagne) et 29% (France) des jeunes se disent satisfaits de leurs institutions, particulièrement en ce qui concerne leurs options de participation à la vie publique. Toutefois, 45% des jeunes franco-allemands se disent optimistes vis-à-vis de la coopération franco-allemande, et plus de la moitié des sondés considère cette collaboration importante dans tous les domaines politiques.
Si les opinions s’accordent globalement sur ce sujet entre la France et l’Allemagne, l’étude précise que la perception politique varie en fait surtout en fonction de la catégorie sociale dont le jeune répondant est issu. « Les résultats de cette étude sur la jeunesse montrent que les jeunes issus de milieux modestes sont moins souvent optimistes quant à leur avenir et plus souvent pas intéressés par la politique », précise l’Ofaj.