Publiée en juin 2023, l’Enquête insertion 2023 de la conférence des grandes écoles révèle plusieurs grandes tendances qui, selon ses auteurs, viennent « confirmer la réelle capacité de rebond du ‘modèle’ Grandes écoles » après les années de pandémie. Elle indique en premier lieu que le taux net d’emploi de l’ensemble des diplômés atteint 90,5 %, soit un niveau supérieur à celui d’avant la crise sanitaire. Les élèves diplômés des écoles d’ingénieurs contribuent largement à ce chiffre avec un taux d’emploi de 93,1%, contre 87,7% pour ceux issus d’écoles de management et 86% pour les autres spécialités.
Du recrutement avant la sortie d’école
L’enquête indique par ailleurs qu’ « après l’obtention d’un diplôme ‘Grande école’, le recrutement est rapide », avec plus de huit diplômés sur dix recrutés en moins de deux mois. « Pour une grande part (68,6%), le contrat était même signé avant l’obtention du diplôme », note aussi le rapport, un record pour la dernière décennie. La plupart (85,5%) sont embauchés en CDI et a le statut cadre (87,4%).
Si ces embauches avant la sortie d’école sont constatées aussi bien pour les diplômés masculins que féminins, l’enquête note des inégalités qui subsistent entre hommes et femmes. Ces inégalités sont surtout visibles au niveau des salaires avec un salaire moyen hors primes supérieur de 5,5 % pour les hommes dès leur premier poste. Cet écart s’est accru puisqu’il atteignait 5% l’année précédente. Autre constat : « les diplômés se concentrent sur quelques secteurs d’activité ». Il s’agit essentiellement de sociétés de conseil (21,9% des emplois), d’établissements bancaires ou d’assurance et de sociétés informatiques (13%). L’industrie des transports (6,7%) et la construction (6,4%) arrivent juste derrière.
Les départs à l’étranger en baisse
La plupart de ces emplois se concentrent en Île-de-France où les trois quarts des diplômés de grandes écoles trouvent leur premier poste. L’enquête constate en revanche que « la part des diplômés qui prennent un poste à l’étranger s’est encore réduite », passant de 13,8% en 2020 à 12,5 en 2021…puis à 11,1% cette année. Selon les auteurs, la situation sanitaire a freiné durablement les départs à l’étranger tandis que « la conjoncture favorable sur le marché de l’emploi des cadres favorise aussi la prise de poste en France ».
Parmi les diplômés 2022 partis à l’étranger pour leur premier poste, la plupart a choisi la Suisse (13,9%), devant le Luxembourg et l’Allemagne. « Le Royaume-Uni (4e) a reculé de deux places comme la Chine (7e), dépassée par le Canada et la Belgique. » Ce recul du Royaume-Uni est, selon les auteurs, lié au Brexit. En 2022, le pays n’accueillait « plus que 10,7 % des emplois à l’étranger (- 2,4 points en 2 ans). En 2023, cette part descend à 8,6 %, dans un contexte économique difficile au Royaume-Uni. »