Vous réalisez actuellement une tournée de votre circonscription. Qui avez-vous rencontré et quel est votre bilan de mi-parcours ?
J’ai passé 40% de mon temps l’année dernière à voyager dans ma circonscription. Mais cette année, j’ai voulu faire une véritable tournée, sous forme de “road-trip” en passant quelques jours dans plusieurs villes à travers l’Amérique du nord. Je viens d’en finir la première partie : nous avons traversé Las Vegas (Nevada), Los Angeles (Californie), Carmel (Californie), San Francisco (Californie), Fallon (Nevada), mais aussi dans l’Oregon, l’Idaho, l’Utah… L’idée de cette tournée est de rencontrer les citoyens français d’Amérique et leur donner la parole : nous avons fait une vingtaine de rencontres de profils différents pour parler de grands sujets politiques et sociaux. Entrepreneur français, médecin, boulanger, vigneron… Les Français en Amérique ont des profils très dynamiques. Nos réunions étaient publiques, et ont aussi été documentées sur mon compte Instagram au rythme d’une vidéo par jour.
Quel était l’objectif de ces rencontres ?
J’ai entrepris cette tournée pour lancer les débats qui animent la France avec les Français de l’étranger. Cela concerne par exemple l’enjeu de la légalisation du cannabis. Ce projet me permet aussi de voir comment améliorer les conditions de vie des Français de l’étranger. Sur les questions d’éducation par exemple, je veux pouvoir réfléchir à des financements pour mettre en place des écoles publiques et immersives américaines en dehors du réseau AEFE. Cela permettrait de toucher plus d’élèves. J’aimerais aussi développer les associations FLAM (Français langue maternelle) et mettre en place un chèque pour permettre aux familles qui n’ont pas eu accès à une éducation francophone de s’inscrire dans les FLAM.
Quelles sont vos principales observations depuis le début de votre mandat ?
Les citoyens Français aux États-Unis ont une vision globalement positive de la politique française, parce que la situation qu’ils observent aux États-Unis est assez chaotique. Le pays est très divisé, et ils s’inquiètent de ce qu’il se passe entre l’extrême gauche et l’extrême-droite, qui sont en train de broyer le pays. C’est pourquoi ils vantent plutôt une politique centriste et centrale et ont un regard positif sur la politique française surtout post-covid, car ils considèrent que l’État de providence à la française a été un rempart efficace contre la pandémie, même si économiquement cela reste compliqué. Ils réalisent également à quel point la France est avancée sur les questions environnementales, qui ont également été au cœur de nos débats – et que nous continuerons d’aborder lors des prochains déplacements en Louisiane, au Texas, en Floride puis au Canada. La technologie et les enjeux notamment de l’intelligence artificielle sont également de grandes thématiques dont nous avons débattu notamment avec l’ancienne vice-présidente de Facebook et l’inventeur de Siri. Sur ce point, alors que le modèle américain est très libre, les Français s’accordent à dire que l’approche européenne, qui est mieux régulée, pose un meilleur cadre.