Afrique
Gabon et Zimbabwe
Les électeurs de ces deux pays sont conviés aux urnes pour d’importants rendez-vous électoraux – présidentiels, législatifs et cantonaux –, le 26 août pour le Gabon et le 23 août au Zimbabwe. Ces scrutins sont attendus dans des contextes politico-économiques tendus, potentiellement propices à l’émergence de troubles sociaux. Au Gabon, où le président Ali Bongo brigue un troisième mandat consécutif après avoir succédé à son père en 2009, la principale coalition d’opposition a appelé à boycotter les législatives pour protester contre le bulletin de vote unique imposé le mois dernier. Cette disposition oblige à voter pour un député appartenant forcément au parti de son candidat à la présidentielle. Or le leader de la coalition d’opposition, Albert Ondo Ossa, se présente en tant qu’indépendant. Par conséquent, un vote en sa faveur impliquerait de renoncer à voter pour un député opposé au parti présidentiel. Au Zimbabwe, le président sortant Emmerson Mnangagwa, âgé de 80 ans, avait renversé le dictateur Robert Mugabe à la suite d’un coup d’État en 2017 avant de remporter des élections controversées l’année suivante. Il sera opposé à Nelson Chamisa, avocat et pasteur de 45 ans, sur fond de situation économique délétère. Le taux d’inflation s’est élevé à 101% en juillet dernier et la monnaie locale – le dollar du Zimbabwe – a perdu plus de 86% de sa valeur entre janvier et juin 2023. Par ailleurs, plusieurs incidents de faible intensité ont été relevés depuis le début de la campagne électorale en juin, essentiellement dans les principaux centres urbains des provinces de Harare, Masvingo, Bulawayo, Manicaland et du Mashonaland occidental.
Niger
Le statu quo demeure depuis le coup d’État du 26 juillet dernier. Plusieurs milliers de manifestants étaient encore réunis le dimanche 20 août à Niamey en soutien à la junte. Des slogans hostiles à la France, sommée d’organiser le départ de ses forces militaires présentes au Niger, ont à nouveau été scandés. La Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) était aussi au cœur des récriminations des manifestants en raison des sanctions imposées au pouvoir nigérien, dont la fermeture des frontières et la suspension des transactions commerciales. Les émissaires de cette même Cedeao étaient présents à Niamey le 18 août. Ils ont fermement rejeté l’annonce par le général Tiani, leader de la junte, d’une période de transition de trois ans et la tenue d’un dialogue national d’une durée de trente jours pour mettre en place les fondations d’une « nouvelle vue constitutionnelle ». L‘instance internationale ouest-africaine a indiqué le 19 juillet qu’elle était prête prête à une potentielle opération militaire, précisant que « le jour de l’intervention était désormais fixé », affirmant néanmoins toujours privilégier la voie diplomatique pour sortir de la crise.
Soudan
La guerre civile qui a débuté le 15 avril dernier entre l’armée au pouvoir, avec à sa tête le général Abdel Fattah al-Burhan, et les forces paramilitaires emmenées par Mohamed Hamdan Dogolo, jusqu’alors numéro 2 du régime, continue de ravager le pays. Le conflit aurait déjà fait plus de quatre mille victimes et provoqué la fuite de près de quatre millions de personnes vers les pays voisins, en particulier vers le Tchad. Pour l’heure, les différents processus de paix initiés par des acteurs régionaux ou internationaux ont tous échoué et la péril concerne aussi les personnels d’organisations internationales. Depuis le début des affrontements, dix-neuf travailleurs humanitaires auraient ainsi perdu la vie lors d’accidents collatéraux ou de façon préméditée. Cette guerre civile est la quatrième que connaît le Soudan depuis son indépendance en 1956.
Amériques
Equateur
Le premier tour de l’élection présidentielle a eu lieu le dimanche 20 août après plusieurs semaines marquées par les actes de violences des gangs locaux et notamment l’assassinat d’un des candidats favoris, le centriste Fernando Villavicencio, le 9 août à Quito. Luisa Gonzalez, candidate de gauche et proche de l’ex-président Rafael Correa, est arrivée en tête avec 33% des suffrages. Pour le second tour, attendu seulement le 15 octobre prochain, elle affrontera le candidat de droite Daniel Noboa, fils d’une des plus grandes fortunes du pays et invité surprise de cette deuxième manche.
Région
L’état d’urgence a été décrété en Californie en raison de la tempête tropicale Hilary qui a provoqué des pluies torrentielles, particulièrement dans le sud de cet État, le dimanche 20 aout. Ces précipitations, inédites à cette saison, ont entraîné des fermetures d’écoles, de routes et de commerces, avant de poursuivre leur route vers l’ouest. Plus insolite encore, le parc national de la vallée de la Mort, fermé jusqu’à nouvel ordre et connu habituellement pour son extrême sécheresse, a connu des inondations massives, recevant l’équivalent d’un an de pluie en une seule journée, selon le communiqué des responsables du parc. Initialement classée en cyclone avant d’être requalifiée comme tempête tropicale, Hilary a d’abord frappé le nord-ouest du Mexique le 19 août, où une personne a été tuée dans la ville de Santa Rosalia (Basse-Californie du Sud) après que son véhicule a été emporté par la crue d’un fleuve. Parmi les conséquences logistiques de ce nouveau phénomène météorologique, plus de 500 vols ont été retardés ou annulés le 20 août dans les aéroports internationaux de San Diego, Los Angeles aux États-Unis, ainsi qu’à Tijuana au Mexique.
Asie
Péninsule coréenne
Les exercices militaires de l’Ulchi Freedom Shield ont commencé le 21 août. Conduits par les forces américaines et coréennes en conséquence d’un sommet trilatéral réunissant les dirigeants de la Corée du Sud, des États-Unis et du Japon, ils mobilisent cette année des milliers de soldats. L’objectif affiché est d’affiner une réponse conjointe pour contrecarrer la menace nord-coréenne, toujours patente. Le leader nord-coréen Kim Jong-un a d’ailleurs supervisé le tir d’un missile de croisière stratégique en mer du Japon quelques heures avant le début des exercices américano-sud-coréens.
Taïwan
La tension reste aussi palpable en mer de Chine méridionale où l’armée populaire de libération chinoise a réalisé, le samedi 19 août, de nouvelles manœuvres militaires aériennes et maritimes visant à simuler un encerclement de Taiwan. Cette dernière démonstration de force chinoise est à rapprocher avec la récente visite aux États-Unis de William Lai, favori des élections présidentielles de Taïwan en janvier 2024. Selon le ministère de la Défense taïwanais, au moins 42 aéronefs et huit navires de guerre chinois auraient participé à ces exercices.
Europe/Communauté des États indépendants (CEI)
Ukraine/Russie
L’armée russe, qui intensifie ses frappes aériennes sur l’ensemble du territoire de l’Ukraine, a par ailleurs indiqué le mardi 22 août avoir « détruit » un navire de reconnaissance ukrainien en mer Noire. Ce même jour, les forces russes ont dit avoir abattu, pour la cinquième journée consécutive, des drones ukrainiens dans la région de Moscou.