« Nous sommes la seule French Tech qui porte le nom d’un pays, pas d’une ville. » Attablée aux côtés des autres membres du bureau de la French Tech Vietnam, Elsa Roméo en explique la raison : « notre structure est implantée dans trois villes du Vietnam, à Hanoï au nord, Hô Chi Minh-Ville au sud et Da Nang dans le centre du pays. Les autres French Tech portent, elles, le nom de la ville où elles sont installées. ». L’équipe est à l’image de cette implantation multiple : sur les sept membres qui composent le bureau, cinq résident à Ho Chi Minh Ville, un à Hanoï. Elsa Roméo s’est, elle, installée à Da Nang après plusieurs années saïgonaises.
Troisième labellisation depuis 2016
Autre particularité : « Il n’y a pas de hiérarchie entre nous, précise Quentin Frécon, également membre du bureau. Nous ne voulions pas de piliers trop visibles et trouvons cela plus simple de co-gérer ensemble cette communauté, cela permet de toucher des réseaux et des terrains différents. » Cette organisation, la French Tech Vietnam l’a adoptée depuis sa dernière labellisation, obtenue en 2023, le label étant à chaque fois attribué pour trois ans. « La première labellisation, c’était en 2016. Nous avons réussi depuis à obtenir deux fois son renouvellement et ce, malgré les années de pandémies. Avec le Covid, il y a eu beaucoup de départs, d’événements annulés. Cela nous a beaucoup affectés dans notre organisation. »
Cette page étant tournée, la French Tech Vietnam entend aujourd’hui faire revenir à elle une large communauté d’entrepreneurs, notamment ceux qui la suivaient en période de pré-pandémie. « Avant le Covid, 5000 personnes étaient attentives à notre communication. Aujourd’hui, nous avons une communauté solide d’une cinquantaine de personnes mobilisables et un potentiel d’environ 500 personnes que nous pouvons faire venir à des événements », note Elsa Roméo. Depuis le début de l’année 2023, trois événements en présentiel ont d’ailleurs été organisés. « Nous y avons retrouvé des personnes qui nous sont fidèles depuis un moment mais aussi de nouvelles têtes, dont une majorité de Vietnamiens, poursuit Quentin Frécon. Lors de chaque événement, l’idée est de faire intervenir des experts, mais également de laisser la parole aux participants. »
« Il n’y a plus de notion d’adhésion »
Afin de toucher un public large, la méthode a évolué depuis la nouvelle labellisation. « Il n’y a plus de notion d’adhésion à la French Tech Vietnam : désormais, nos événements et nos communications sont accessibles à tous », explique Gwen Cheylan, qui fait également partie de l’équipe dirigeante. Si ce nouveau système rend plus difficile l’identification précise des profils qui prennent part à la communauté, il a contribué aux bonnes relations avec la chambre de commerce et d’industrie France Vietnam (CCIFV) pour qui les adhésions constituent « le nerf de la guerre ». « Avec la CCIFV, nous sommes très complémentaires et avons signé un accord qui doit nous permettre de structurer cette relation. L’idée est d’améliorer ensemble la compréhension des enjeux tech : qu’ils se servent de leurs ressources pour communiquer sur les événements liés à ces enjeux et que, de notre côté, et nous mobilisions au mieux nos capacités », poursuit Gwen Cheylan.
Et si, pour l’heure, la French Tech fournit surtout de l’information sur les enjeux tech, « le but est aussi d’évaluer ce que les entreprises attendent de nous pour leur apporter à terme un accompagnement adapté, précise Elsa Roméo. Nous essayons donc de voir ce qui fonctionne le mieux : quels types d’événements, quels profils d’intervenants, etc. » L’entrepreneuse vante par ailleurs la nouvelle approche « horizontale et inclusive » de la French Tech Vietnam qui permet à la structure de mieux représenter les start-up, « souvent plus en retrait par rapport à d’autres entreprises déjà bien interconnectées mondialement. C’est un changement de paradigme fort ». conclut-elle.