Créé par l’accord intergouvernemental franco-allemand du 31 mai 1994, l’Abibac est la première section binationale à avoir vu le jour en France. Ce cursus permet aux élèves l’intégrant d’obtenir simultanément le baccalauréat français et la Allgemeine Hochschulreife, son équivalent allemand, également nommé Abitur. L’Abibac étant reconnu dans les deux pays, il permet aux élèves qui en sont titulaires d’accéder aux études supérieures, à la formation et à l’activité professionnelle en France comme en Allemagne.
Une formation sélective et exigeante
C’est le choix qu’a fait Justine lorsque, lors de la présentation des lycées au cours son année de 3ème, elle en entend parler pour la première fois. « J’ai commencé l’allemand en 6ème. J’avais un très bon niveau et au lycée je voulais intégrer un parcours axé sur la langue », explique la jeune femme. À la fin du collège elle est admise dans la section Abibac du lycée Lambert à Mulhouse.
Intégrer une section binationale demande une certaine exigence et une vraie méthode de travail. Outre la « procédure très sélective » pour y accéder, le programme y est plus dense que pour un baccalauréat classique. Un minimum de neuf heures de cours hebdomadaires -principalement d’histoire, géographie et littérature- est assuré dans la langue partenaire (allemand en France, français en Allemagne) tout au long du lycée. « La formation était très éprouvante, nous avions souvent des semaines de 45 h. Beaucoup ont abandonné lors du passage de la 2nd à la 1ère, se souvient Justine. Malgré tout, c’est une formation enrichissante, qui nous a appris à travailler sous une pression constante. »
« Ce cursus nous ouvre totalement à une autre culture ! »
Elle estime aujourd’hui que ce cursus lui a permis de beaucoup plus s’ouvrir à la culture allemande. Au lycée, la jeune femme a en effet pu participer à de nombreux échanges linguistiques, le dispositif de l’Abibac reposant sur un principe de jumelage entre deux établissements. « Nous avons effectué deux voyages avec la classe avec laquelle nous étions jumelés. Le premier en Allemagne organisé par notre enseignant, le deuxième en France avec la classe allemande ». Beaucoup d’activités culturelles en rapport avec la langue partenaire sont par ailleurs proposées : « Nous avons visité Europa-Park, effectué des sorties au théâtre, au festival de cinéma Augenblick, etc. »
Aujourd’hui étudiante en master pour devenir professeur des écoles, Justine a fait le choix de rester en France. « Le niveau que j’ai acquis en allemand est un plus non négligeable pour enseigner, du fait du manque inquiétant d’enseignants allemands. Je donne aussi des cours particuliers à des élèves en difficulté dans cette langue ». 60 ans après la signature du traité de l’Élysée pour l’amitié franco-allemande, environ 80 lycées proposent cette filière d’exception en France. La liste de ces établissements est disponible ici.