Afrique
Côte d’Ivoire
La campagne électorale en vue des régionales et municipales du 2 septembre prochain a débuté ce 25 août. À cette occasion, plus de 340 candidatures indépendantes ont été validées par la commission électorale ivoirienne. Une partie d’entre elles émane de membres de partis traditionnels, décidés à faire cavalier seul pour ces scrutins. Des initiatives fort mal perçues par ces mêmes partis, à l’image du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) – le parti du président Alassane Ouattara – qui a démis de leurs fonctions et exclu de manière temporaire une vingtaine de ses responsables en raison de ces dissidences. Même situation du côté du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) de l’ancien président Laurent Gbagbo qui a suspendu une dizaine de ses membres pour « défiance et insubordination ». Il est à noter que les partisans de Laurent Gbagbo pourront voter pour la première fois depuis son retour en Côte d’Ivoire en juin 2021, après son acquittement par la Cour pénale internationale le 31 mars de cette même année. Cette campagne électorale, qui s’est déroulée jusqu’à présent sans incident notable, doit prendre fin le 31 août à minuit.
Zimbabwe
Le président sortant Emmerson Mnangagwa, leader du ZANU-PF, a été donné vainqueur de l’élection présidentielle avec 52,6% des suffrages selon les résultats communiqués le 26 août dernier. Son parti a également obtenu une majorité au Parlement, recueillant 136 des 210 sièges directement attribués par les électeurs. Ces résultats sont cependant contestés par le leader de l’opposition, Nelson Chamisa (44% des voix), qui a dénoncé de potentielles actions de fraudes, soulignant l’arrestation d’une quarantaine d’observateurs électoraux issus de la société civile, dénonçant aussi des opérations d’intimidations d’électeurs le jour du vote et autres irrégularités. Les observateurs de l’Union européenne, de l’Afrique australe (SADC) et des pays du Commonwealth ont également souscrit à ces critiques sur la régularité de ce scrutin. Compte tenu de la volatilité de la situation et au regard du précédent de 2018 – où l’armée avait tiré sur des manifestants quelques jours après la première victoire controversée d’Emmerson Mnangagwa à la présidentielle avec 50,8% des voix –, il est conseillé de se tenir éloigné de tout rassemblement potentiel, notamment au niveau des sièges des partis politiques et de celui de la commission électorale zimbabwéenne dans la capitale Harare.
Moyen-Orient
Syrie
L’image de normalisation de la situation sécuritaire voulue par le pouvoir de Bachar el-Assad se heurte régulièrement à la réalité des faits. La guerre civile, qui a débuté en 2011 dans le sillage du mouvement des Printemps arabes, se distingue par ses aspects protéiformes. Au nord de la Syrie, les forces turques continuent d’exercer une pression sécuritaire à l’encontre des forces kurdes. Pour sa part, l’armée israélienne lance régulièrement des frappes aériennes contre les forces iraniennes et ses alliés (notamment le Hezbollah) présents sur le sol syrien. Tsahal vise également les positions du régime, à l’image du raid mené le 28 août contre l’aéroport international d’Alep, rendant inopérable cette infrastructure située dans la deuxième ville de Syrie. Par ailleurs, les cellules terroristes de Daech demeurent actives et effectuent des raids réguliers, particulièrement dans le nord-est du pays. En interne, les troubles sociaux restent aussi nombreux, en particulier depuis la semaine dernière après l’annonce par les autorités de la suppression de plusieurs subventions.
Amériques
Argentine
Depuis la mi-août, le pays connaît une vague de pillages qui touche essentiellement les provinces de Buenos Aires, Córdoba, Mendoza et Neuquén. Ces attaques, la plupart du temps collectives, concernent aussi bien les supermarchés que les commerces de détail. Dans la seule province de Buenos Aires, les forces de l’ordre disent être intervenues plus de 150 fois pour tenter d’empêcher ces tentatives de vols et plus de 200 personnes auraient été arrêtées dans les provinces concernées pour des faits similaires. De son côté, le gouvernement dénonce ces assauts « coordonnés », encouragés selon lui par une « campagne massive sur les réseaux sociaux ». Ces pillages s’inscrivent dans un contexte d’inflation qui dépasse les 113% sur les douze derniers mois, une dévaluation de 20% du peso argentin sur ce seul été et un environnement socio-économique où quatre Argentins sur dix vivent sous le seuil de pauvreté. Dans un tel contexte, le premier tour de l’élection présidentielle, le 22 octobre prochain, sera suivi avec attention, compte tenu notamment de l’ascension spectaculaire dans les sondages du populiste d’extrême droite Javier Milei qui se définit comme « anarcho-capitaliste », anti-État, pro-armes et climato-sceptique.
Guatemala
Surprise dans ce pays d’Amérique centrale où le candidat de centre gauche Bernardo Arévalo a remporté le 20 août le second tour de l’élection présidentielle avec 58% des suffrages exprimés. Sandra Torres, sa rivale du parti Unité nationale de l’espoir (UNE) – également classée au centre gauche de l’échiquier politique – refuse cependant de reconnaître sa défaite, arguant de fraudes présumées. Si aucun incident sécuritaire notable n’a été signalé autour du déroulement des votes, des mesures ont néanmoins été mises en place pour protéger Bernardo Arévalo et ses proches en raison de l’existence présumée de projets d’attaques à leur encontre, selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH). L’entrée en fonction du nouveau président élu aura lieu en janvier 2024.
Région
C’est une nouvelle menace météorologique qui s’annonce dans la mer des Caraïbes, près du sud-est du Mexique, avec l’arrivée de la tempête tropicale Idalia qui s’est formée le 27 août. Le phénomène a déjà généré des vents violents et d’importantes précipitations aux abords de sites touristiques dans la péninsule du Yucatán. Selon les prévisions, il devait atteindre les Etats-Unis le 30 août et se diriger vers la Floride avec le risque que cette tempête tropicale ne se transforme en ouragan. Pour rappel, l’ouragan Ian avait causé la mort de près de 150 personnes et provoqué d’importants dégâts dans cette région des Etats-Unis en septembre 2022.
Asie
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Les violences tribales font rage depuis juin dernier dans la province d’Enga, dans une région montagneuse et difficile d’accès. Au moins 70 personnes ont été tuées lors de ces affrontements qui ont débuté le 11 juin dernier dans le district de Wapenamanda, avant de s’étendre aux six districts de cette province, désormais qualifiés de « zones de combats ». La prolifération des armes à feu, la dynamique de représailles dans les conflits tribaux et de la perte d’influence des médiateurs auprès des communautés locales continuent d’alimenter ces conflits qui risquent de perdurer dans les prochains mois. Le Premier ministre James Marape a instauré un couvre-feu de 21 heures à 6 heures du matin dans cette région jusqu’à fin octobre prochain. Pour l’heure, il semble peu probable que ces violences affectent les principaux centres urbains du pays. En revanche, des mouvements de personnes déplacées vers les provinces limitrophes de Hela et au sein de la région des Hautes-Terres méridionales ne sont pas à exclure. Pour rappel, la majeure partie de la Papouasie-Nouvelle-Guinée est située sur la moitié orientale de l’île de Nouvelle-Guinée, la moitié occidentale de cette île étant administrée par l’Indonésie.