« À l’origine, c’était un club d’affaires, plus informel, fondé en 1989. Des entrepreneurs s’y retrouvaient pour échanger des conseils et bonnes pratiques. Ce format s’est progressivement professionnalisé en obtenant alors la reconnaissance des autorités françaises et vietnamiennes, en tant que Chambre de Commerce et d’Industrie française au Vietnam » À la tête de la CCIFV depuis 2020, Adam Koulaksezian explique qu’au fil des années, la structure a su garder son ADN de « club d’affaires ». Une recette qui semble fonctionner : après des moments difficiles pendant la pandémie, la chambre a renoué avec une croissance annuelle de 5% et compte aujourd’hui 290 membres. Outre l’équipe présente à Ho Chi Minh-Ville, trois personnes travaillent quotidiennement depuis le bureau délocalisé d’Hanoï.
Entre « club d’affaires » et conseil aux entreprises
Parmi les événements incontournables qui permettent à ses membres d’agrandir leur réseau, le directeur de la CCIFV cite notamment le cocktail de rentrée, le dîner de gala au cours duquel des « business awards » sont décernés, ou encore le forum de l’emploi « Job Fair » organisé chaque année à Ho Chi Minh-Ville et à Hanoï. « Depuis plus d’un an, les comités sectoriels ont été relancés, ce qui permet aussi à nos membres de se retrouver par secteur. » Six comités existent aujourd’hui : construction, agroalimentaire, développement durable, santé, IT/digital et ressources humaines. « La vision de notre président et de notre conseil d’administration est de positionner ces comités comme colonne vertébrale de notre organisation. Chaque comité peut organiser ses propres événements et les membres convier leur réseau. »
Au fil du temps, la CCIFV a par ailleurs développé une expertise solide en matière de conseil pour les entreprises françaises qui souhaitent s’implanter au Vietnam. « On nous sollicite pour des recommandations très diverses : étude de marché, présentation de fournisseurs et distributeurs, besoin d’un recrutement et d’un bureau, d’une formation… Nous avons progressivement pris conscience que nous étions capables d’accompagner non seulement les entreprises françaises et européennes au Vietnam, mais aussi de muscler l’approche des entreprises vietnamiennes à l’export. » En mai 2023, la chambre a par exemple monté un pavillon avec plusieurs d’entre elles sur le salon Sial de Shanghaï, spécialisé dans l’alimentation.
Un partenariat unique avec la Commission européenne
« Au Vietnam, nous sommes également le partenaire officiel et unique d’Enterprise Europe network (EEN), le réseau développé par la Commission européenne pour soutenir les PME des États membres à l’export », indique Adam Koulaksezian. La chambre reçoit ainsi des demandes émanant d’entreprises situées dans toute l’Europe et qui s’intéressent au Vietnam. « Il s’agit souvent de PME -et parfois de grands groupes- qui cherchent des fournisseurs ou souhaitent produire au Vietnam par eux-mêmes, ou encore qui recherchent des débouchés. »
La CCIFV travaille par ailleurs en étroite relation avec Eurocham Vietnam, la chambre de commerce européenne : l’adhésion à cette dernière est automatique pour les entreprises qui adhèrent à la chambre française. « Nous avons un partenariat stratégique avec Eurocham, qui permet à l’ensemble des chambres bilatérales européennes de s’exprimer à l’unisson auprès des autorités vietnamiennes », ajoute Adam Koulaksezian. La CCIFV entretient également de bonnes relations avec les chambres des autres pays européens, notamment la chambre allemande avec laquelle des événements de networking sont parfois organisés. « Nous sommes l’une des principales chambres de pays européens au Vietnam. L’entente est bonne entre nous tous, le pays est tellement dynamique que tout le monde y a sa place. »
>> Une cartographie des EFE
Alors qu’une proposition de loi visant à reconnaître et valoriser les entrepreneurs français à l’étranger (EFE) est en cours d’examen au Parlement, le conseil d’administration de la CCIFV -en partenariat avec les conseillers du commerce extérieur- souhaite « identifier les Français qui ont investi de l’argent et du temps au Vietnam mais ne sont pour l’instant comptabilisés ni en France ni au Vietnam. » Afin de pouvoir, à terme, mieux s’appuyer sur ces EFE et les soutenir dans leur développement, leur projet est d’établir une cartographie des EFE implantés au Vietnam. « Cela nous permettra d’avoir un premier panorama en attendant une définition plus précise de l’EFE sur le plan juridique. »