Berceau du surréalisme, la Belgique semble parfois s’en être inspirée dans son fonctionnement administratif… Essayons d’y voir un peu plus clair. Le pays repose sur un État fédéral, trois régions, trois communautés, dix provinces (cinq en Flandre et autant en Wallonie) et environ 580 communes. Un grand nombre de compétences – enseignement, emploi, aménagement du territoire, logement, transports… – sont directement gérées par les régions et les communautés. L’État fédéral conserve quant à lui ses prérogatives en matière de défense, d’action diplomatique, de justice, de sécurité sociale ou encore de politique migratoire.
Les trois régions sont la Flandre au nord, la Wallonie au sud et la région bilingue de Bruxelles-Capitale au centre du pays. La communauté flamande, évidemment présente en Flandre mais aussi dans la région Bruxelles-Capitale, s’exprime en néerlandais, à quelque subtilité d’accent près ! La communauté française est essentiellement présente en Wallonie et dans la région de Bruxelles-Capitale. Enfin, les locuteurs allemands de la communauté germanophone, qui ne représentent que 1% de la population, sont concentrés dans quelques communes de la région wallonne, à l’est du pays.
Un attelage politique composite
La complexité administrative belge et la nécessité de ménager les sensibilités communautaires peut cependant conduire à des impasses politiques, faute de consensus. Ce fut le cas en mai 2019 quand le gouvernement du libéral francophone Charles Michel (devenu président du Conseil européen) a été défait. Le pays est alors resté seize mois sans gouvernement, redite de la période 2010-2011 où les mêmes causes avaient produit les même effets. Pour autant, le pays a toujours fonctionné durant ces périodes. Miracle belge, l’organisation administrative des différentes entités déléguées avait permis de gérer les affaires courantes.
Depuis octobre 2020, c’est le libéral flamand Alexander De Croo, 44 ans, qui est à la tête d’une nouvelle coalition joliment baptisée Vivaldi en raison des quatre couleurs des sensibilités politiques qui la composent (vert, rouge, orange et bleu). L’ensemble est constitué de sept partis partagés entre socialistes, libéraux, écologistes (issus des deux communautés) et chrétiens-démocrates flamands. Sans surprise, l’équilibre est fragile au sein d’un attelage aussi composite. Mais il serait injuste de réduire la Belgique à sa complexité politique car le pays se distingue aussi par son coté précurseur au plan sociétal. Ce fut le cas par exemple pour l’euthanasie, légalisée en 2002, ou encore le mariage homosexuel, autorisé dès 2003.
Travailler
La semaine de travail s’étend sur 38 heures. Les salaires minimum ne sont pas fixés par la loi mais par des conventions collectives conclues au sein de commissions paritaires. Toutefois, à titre d’indication, au niveau fédéral le salaire minimum moyen s’élevait à 1954,99 € brut mensuel en décembre 2022. L’ensemble des cotisations sociales prélevées sur les salaires représente 13,02% pour la partie salariée et 24,92% pour les employeurs (source: Cleiss, janvier 2022). Début 2023, le taux de chômage de la Belgique était plus faible que la moyenne européenne (5,8% contre 6,1%) mais les disparités sont importantes selon les régions. Bruxelles-Capitale est la plus touchée, avec parfois des taux à plus de 15% de personnes sans emploi. Et après avoir longtemps tiré l’économie belge vers le haut, la région wallonne est depuis ces dernières décennies devancée par la Flandre en termes d’employabilité, la région néerlandophone affichant des taux de chômage inférieurs à 5% dans bon nombre de ses territoires. En fin de carrière, la retraite à taux plein est fixée à 65 ans mais doit être rehaussé à 66 ans en 2025 et jusqu’à 67 ans en 2030.
Après la fermeture de sites sidérurgiques surtout implantés en Wallonie, la Belgique a réorienté l’essentiel de son économie vers le secteur tertiaire qui concentre aussi la majorité des emplois. Le pays possède une longue tradition des métiers de la finance et de la banque. Ces secteurs sont toujours en quête de gestionnaires de patrimoine, d’analystes financiers, d’experts en informatique. Le domaine de la construction recrute des ingénieurs et des chefs de projet, des ouvriers en CDD. Les hautes technologies sont aussi en recherche de compétences. Comme dans tous les pays industrialisés et leur population vieillissante, la Belgique a besoin d’infirmiers et de médecins. Sont recherchés par ailleurs des enseignants, des agents immobiliers, du personnel de restauration et des assistants sociaux.
> Deux sites sont particulièrement utiles pour trouver un emploi en Belgique: celui du réseau européen Eures qui regroupe des offres émanant de tous les pays européens, et le site du service public fédéral de l’emploi.
Étudier
Dans le cadre du fédéralisme, les communautés ont la responsabilité de l’ensemble de l’éducation et les enseignements sont dispensés selon leurs caractéristiques linguistiques propres. Toutefois, dans la région de Bruxelles-Capitale, les langues de l’enseignement sont le néerlandais ou le français. La prestigieuse université catholique de Louvain (UCL) est implantée sur six campus en Belgique francophone, elle offre des formations dans toutes les disciplines et à tous les niveaux. L’université de Gand, axée sur la recherche, figure régulièrement parmi les 100 meilleures universités du monde dans différents classements. La majorité des cours ont lieu en néerlandais mais certains peuvent être dispensés en anglais.
L’Université de Bruxelles (ULB) est aussi réputée mondialement pour l’enseignement des matières scientifiques notamment les sciences physiques L’université de Liège en Wallonie, est l’une des plus grandes du pays. Parmi ses 17000 étudiants, 3000 viennent de pays hors de l’Union européenne. La dizaine de facultés qui la composent sont spécialisées en philosophie et lettres, droit, sciences politiques et criminologie, sciences, médecine, etc. L’université de Mons dans le Hainaut, accueille, par sa proximité avec la frontière française, un nombre important d’étudiants français. On y enseigne entre autres l’architecture et l’urbanisme, le droit, la médecine, la pharmacie, la psychologie, les sciences de l’éducation, les langues, l’économie et gestion.
Entreprendre et investir
La localisation stratégique de la Belgique facilite les échanges commerciaux. En matière de fiscalité, la taxation du capital est moins importante en Belgique qu’en France, favorisant évidemment l’investissement ou le placement. Les secteurs les plus porteurs pour les investisseurs sont la construction, les services, le commerce de détail mais aussi l’ingénierie, les technologies environnementales, l’innovation et la création. Acquérir un bien immobilier est attractif pour de nombreux investisseurs. Une convention préventive de double imposition entre la France et la Belgique a été signée, permettant à l’investisseur français de ne pas payer deux fois l’impôt sur les revenus locatifs. Le régime belge est à privilégier car les taxes sur les revenus locatifs y sont faibles et il n’y a plus de taxe sur la plus-value immobilière au-delà de cinq ans.
> Pour en savoir plus sur les procédures, le mieux est de consulter ce site.