Un petit rappel s’impose. La Hollande, terme parfois utilisé pour nommer les Pays-Bas, ne désigne en réalité que deux des douze provinces du pays (Hollande méridionale et Hollande septentrionale). Si chacune de ces provinces néerlandaises possède son organe parlementaire, leur pouvoir n’est guère étendu, consistant essentiellement à assurer un lien entre l’État et les quelque 345 communes que compte le pays. La majeure partie des pouvoirs juridiques, politiques et financiers relève du gouvernement.
Si Amsterdam est la capitale des Pays-Bas, c’est à La Haye que se trouvent le siège du gouvernement et la résidence officielle du roi, ainsi que plusieurs institutions notables telles que la Cour internationale de justice (principal organe judiciaire de l’ONU), la Cour pénale internationale (qui ne fait pas partie de l’ONU, en charge des crimes de guerre et des génocides), et l’organe de coopération policière Europol. Environ 26% du territoire se situant en dessous du niveau de la mer, plus de 22 000 kilomètres de digues ont déjà été érigées et certaines sont régulièrement surélevées pour faire face aux conséquences du changement climatique. La montée des eaux a toujours été la préoccupation du pays qui a dû élargir son territoire en rognant sur la mer.
Une politique progressiste
Au plan sociétal, les Pays-Bas se veulent progressistes, voire avant-gardistes. Ce fut le cas dans le traitement judiciaire de la consommation de cannabis, dépénalisé en 1976 et dont la production in situ, à destination des coffee shops, a été légalisée dans certaines villes. Il est cependant à noter que le nombre de ces établissements diminue d’année en année et certaines municipalités envisagent de limiter la vente aux seuls résidents néerlandais pour endiguer le narco-tourisme.
Les Pays-Bas ont aussi été le premier pays au monde à légaliser le mariage homosexuel en 2001, l’adoption par les couples du même sexe la même année, et leur permirent d’accéder à la procréation médicalement assistée en 2002.
Place forte du commerce international
Le pays profite d’une économie solide et diversifiée qui occupe le 17e rang mondial en termes de PIB (Banque mondiale 2023 pour l’année 2022). Ses points forts sont une présence notable dans le commerce international, boostée par l’activité du port de Rotterdam, le plus important en Europe, et une industrie manufacturière dynamique. Au-delà, une grande diversité de secteurs d’activité portent l’économie néerlandaise, soutenus par une main-d’œuvre où les hauts niveaux de compétences de manquent pas. C’est la cas notamment dans la logistique, l’agroalimentaire, les hautes technologies (dans l’automobile, l’aérospatial…), les énergies nouvelles (notamment marémotrice) ou encore la chimie (dans la santé, l’alimentaire, les matières premières…).
De grandes multinationales sont présentes aux Pays-Bas, parmi lesquelles : Shell, Unilever, Philips, ING Group, Randstad, Heineken, Ahold Delhaize (grande distribution), AkzoNobel (peintures et produits chimiques). Quelque 2 400 entreprises néerlandaises travaillent dans l’hydraulique. L’une d’entre elle, l’Institut Deltares, est une référence mondiale dans la recherche de solutions à la montée des eaux.
Travailler
Nullement épargné par les exigences de compétitivité et d’efficacité, le modèle néerlandais d’organisation du travail ambitionne d’équilibrer au mieux la vie privée et la vie professionnelle. La durée de travail s’échelonne de 36 à 40 heures par semaine et la semaine de quatre jours est assez fréquente. La culture d’entreprise reposant sur la confiance et le sens des responsabilités, les employeurs se montrent assez souples quand l’emploi le permet, privilégiant le résultat sans forcément être obnubilés par la seule présence sur le lieu de travail. Les Pays-Bas ont fait du télétravail un droit légal en juillet 2022. Concrètement, si un travail peut être effectué à distance, le salarié peut le demander, voire l’exiger. Au 1er janvier 2023, le salaire minimum mensuel s’élevait à 1932 €, soit le deuxième plus élevé de l’UE après le Luxembourg (2313,38 €).
En tant que ressortissants d’un pays membre de l’Union, les Français n’ont pas besoin de permis de travail ou de séjour pour travailler aux Pays-Bas. Mais au-delà de trois mois de résidence il est nécessaire de demander le GVVA qui est un permis de séjour et de travail combiné puis de se faire enregistrer auprès de sa mairie de résidence. Il existe un autre permis, appelé TWV, destiné aux personnes travaillant dans le pays pendant moins de trois mois ou aux étudiants.
> Quels sont les secteurs qui recrutent ?
Les secteurs les plus porteurs d’emploi se trouvent dans l’informatique, l’ingénierie, la santé, le commerce, l’industrie agro-alimentaire et la finance. Le pays, très touristique, a aussi toujours besoin de personnel en restauration et hôtellerie. Toutefois, la flexibilité du marché du travail induit une certaine forme de précarité. Environ un travailleur sur trois travaille en tant que contractuel ou intérimaire, ce qui permet également aux entreprises d’embaucher plus facilement. Si la connaissance du néerlandais n’est pas obligatoire, la maîtrise de la langue anglaise devient évidemment un recours incontournable.
La région de Randstad, conurbation réunissant les villes d’Amsterdam, d’Utrecht, de la Haye, de Rotterdam est la plus dynamique du pays et offre de plus grandes chances de trouver un travail, ne serait-ce qu’en postulant directement auprès des grands groupes qui s’y sont implantés. Un nombre important d’’emplois est pourvu par réseautage mais l’espace numérique abonde de solutions pour postuler à des offres. Le site d’Eures (réseau européen de services de l’emploi) reste une ressource précieuse pour trouver, au côté des habituelles plateformes mondiales, à l’instar de LinkedIn ou encore Indeed.
Étudier
Le pays est renommé pour la qualité de son enseignement, son approche innovante et l’apprentissage des langues vivantes dès le plus jeune âge. Plusieurs universités d’excellent niveau se trouvent dans les grandes villes : Amsterdam, Rotterdam, Maastricht, Groningue, Leyde, Tilburg, Utrecht. Elles attirent les étudiants internationaux pour la variété de leurs programmes. Les cours sont très souvent dispensés en anglais et les cursus Erasmus sont très courants aux Pays-Bas.
Le site Study in Holland explique en détail (et en anglais) le fonctionnement du système universitaire néerlandais et propose notamment une base de données avec des recherches par ville, par université et par thématique. En langue française, le site Étudions à l’étranger est également à découvrir avec une mine de renseignements sur les frais et les modalités d’inscription, l’ensemble des formations à l’université ou dans d’autres établissements d’enseignement, ou encore le calendrier universitaire.
Entreprendre et investir
Le pays est propice aux affaires, notamment en raison de sa situation géographique stratégique et de réseaux de transports fiables et développés. Les Pays-Bas facilitent la création d’entreprises grâce à une réglementation claire, des procédures simplifiées et une fiscalité attrayante. Des aides à l’investissement soutiennent les entrepreneurs et investisseurs, notamment des programmes d’accélération pour les start-up, ou des fonds d’investissement pour les entreprises innovantes. Parallèlement à l’incontournable CCI France/Pays-Bas, sa consœur néerlandaise (Kamer van Koophandel – KvK) fournit des renseignements sur la création d’entreprise.
> Quelques acteurs à connaître
- L’Agence néerlandaise pour l’entreprise (Rijksdienst voor Ondernemend Nederland – RVO) propose des programmes pour accompagner les entrepreneurs à se développer et à investir et fournit également des informations sur les subventions;
- L’Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique (Nederlandse Organisatie voor Wetenschappelijk Onderzoek – NWO) offre des financements pour la recherche et l’innovation aux entrepreneurs souhaitant investir dans des projets de recherche;
- La Dutch Venture Initiative (DVI) investit aussi dans des entreprises innovantes aux Pays-Bas. L’organisme propose des financements et des conseils pour aider les entrepreneurs.