C’est la deuxième année que l’ambassade de France à Ankara est ouverte au public, pour les journées européennes du patrimoine, comme en témoigne Sophie Gauthier-Aydoğdu, directrice déléguée de l’institut français d’Ankara, logé au sein de l’ambassade de France.
« Ce qui est intéressant, détaille-t-elle, c’est que l’ambassade suit déjà l’histoire turque. Notre ambassade, à l’origine, sous l’empire ottoman, était établie à Istanbul, et avec la naissance de la République de Turquie, il y a 100 ans, elle arrive à Ankara, et l’ambassade qu’on connaît aujourd’hui, n’a été inaugurée qu’en 1937. Et ensuite, vous avez un jardin assez spacieux qui rend hommage à cette partie d’Ankara qui auparavant était d’anciens vignobles. »
Les réservations sur Internet pour les visites guidées ont été bouclées en une demi-heure seulement. Le succès a été au rendez-vous avec des quotas trois ou quatre fois remplis, suivant l’ouverture des inscriptions. Les visites se font à chaque fois par petits groupes d’une quinzaine de personnes. Sophie Gauthier-Aydoğdu ajoute : « On fait passer le public à partir du parvis, dans le hall d’entrée, puis ensuite dans chacun des trois salons de réception, les endroits protocolaires, et on leur explique l’histoire du bâtiment, du mobilier, la façon dont on reçoit aussi les gens à l’ambassade, dont la grande salle à manger, et ensuite on passe dans les jardins pour la visite guidée de l’exposition. »
Dans les jardins de l’ambassade où une installation originale de l’artiste turc Mehmet Ali Uysal, aujourd’hui installé en France, attend les visiteurs, une façon de célébrer le patrimoine artistique de la ville, au sein de son patrimoine historique.
Une longue histoire entre la France et la Turquie
Ce sont au total une trentaine de lieux, dont plusieurs musées et sept ambassades étrangères qui ouvrent leurs portes au public, ce week-end en Turquie, pour les Journées européennes du patrimoine.
A Istanbul, le Palais de France, l’ancienne ambassade de France sous l’Empire ottoman, ainsi que l’Institut français des études anatoliennes, organisent également des portes ouvertes ce week-end dans le cadre des Journées européennes du patrimoine. La France a une longue histoire avec la Turquie. « On a un très beau réseau d’établissements bilingues à Istanbul, ouverts au XIXe siècle, par des congrégations. On a encore un lycée, à Galatasaray, qui est le lycée de l’élite turque, qui enseigne en français. Une université a été ouverte en 1992. On offre des cours de français, et les étudiants souhaitent l’apprendre, à la fois pour la culture, mais aussi pour les perspectives de stages à l’étranger, que l’on offre. »
Des concerts gratuits sont également proposés, et plusieurs parcours pour découvrir la ville. L’événement veut aussi mettre en avant Ankara, sur la carte du patrimoine en Turquie, alors que c’est souvent Istanbul qui arrive en premier.
« Ankara est souvent défavorablement comparée, par rapport à Istanbul, on a le Bosphore, l’histoire par rapport à Izmir, qui est ouverte sur la côte égéenne. Ankara a d’abord une histoire importante avec les Routes de la soie.
Parcourez la ville, allez dans les musées d’une manière un peu différente, écoutez un concert de musique arménienne, dans une église dont vous ne connaissez peut-être même pas l’existence, et vous allez voir qu’Ankara a beaucoup de choses à révéler. »
2023 est d’ailleurs une année particulière en Turquie, puisqu’elle marque à la fois le 100e anniversaire de la République de Turquie, et le centenaire aussi de la ville d’Ankara. Lire et écouter la chronique ici
Aller plus loin
- L’Institut français d’Ankara en Turquie
- Le compte Instagram de l’Institut français dédié aux Journées européennes du patrimoine